Ce livre réflexif propose une vision transversale, peu connue en France, de l'affirmation d'un sud global afro-asiatique à travers la résistance anticoloniale et la diplomatie de guerre des
Algériens en
Asie et au
Japon, convoquant l'histoire, la politique, la philosophie politique. Construit d'une façon singulièrement passionnante, par un mixage-collage de plusieurs niveaux d'écritures – éléments textuels (le texte de Seloua Luste Boulbina, des citations, fragments d'articles et prélèvements de livres), de presse et visuels (couvertures de livres, photos, dessins, archives, documents...) –, il constitue aussi un véritable document poétique.
L'affirmation d'un sud global afro-asiatique appartient à la mémoire vivante des solidarités intercontinentales. Dans les relations inter-nationales, elle a donné naissance au non-alignement. Elle a surtout irréversiblement bouleversé l'ordre mondial. Ce livre revient sur la résistance anticoloniale et la diplomatie de guerre des Algériens en Asie et au Japon. Il contient également les lettres d'un détenu politique algérien de la prison de Fresnes, adressées, en 1960 et 1961, à un ami japonais.
« Dans son dernier ouvrage, intitulé Alger-Tokyo. Des émissaires de l'anticolonialisme en Asie, la philosophe franco-algérienne Seloua Luste Boulbina revient sur les liens méconnus qu'ont tissés, très tôt, les indépendantistes algériens avec l'Asie. Une stratégie payante puisqu'elle contribua, explique l'autrice, à la création d'un "axe afro-asiatique [qui] bouleversa l'ordre mondial en donnant naissance au non-alignement". Outre son sujet, la grande originalité d'Alger-Tokyo est d'offrir une plongée dans de multiples documents d'époque : archives, unes de journaux, photographies, extraits d'ouvrages de référence, ainsi que des extraits de la correspondance d'un Algérien détenu à la prison de Fresnes avec Michihiko Suzuki, traducteur de Frantz Fanon au Japon. »
Séverine Kodjo-Grandvaux,
Le Monde
Seloua Luste Boulbina (née en 1957) est une
philosophe et politiste franco-algérienne, ancienne directrice de programme au Collège International de philosophie, chercheuse à l'Université Paris Diderot. Théoricienne de la
décolonialisation, elle travaille sur les questions coloniales et postcoloniales dans leurs dimensions politiques, intellectuelles, épistémologiques, culturelles et artistiques.