Élève de Jorge Luis Borges, assistant de Robert Bresson, Hugo Santiago est un réalisateur habité par l'histoire, par l'exil, et d'abord par le cinéma, par le cinéma même. Ses films sont un voyage dans le temps et dans l'imaginaire, à la frontière de la philosophie. À travers une pluralité d'interrogations, sur l'identité du moi (
Les autres), l'exil (
Les trottoirs de Saturne), le dialogue entre une ethnologue, une soprano et les musiques de civilisations différentes (
La fable des continents), le passé au prisme de l'événement (
Le loup de la côte Ouest), la transmission et la métamorphose d'une œuvre (
Le ciel du Centaure), Hugo Santiago ne pose qu'une seule question : qu'est-ce que le cinéma ? – pour ne rien dire de ses trois fantômes préférés qu'il évoque dans
Adios :
Derrida, Bresson,
Blanchot.
Ce livre commence par
Les autres dont la dimension métaphysique est liée à Borges, qui a choisi le thème d'une identité plurielle et précaire que porte la métamorphose, mais ce qui n'était pas prévisible, c'est la dimension formelle que Hugo Santiago donnerait à ce thème, comme n'était pas prévisible que le thème de la métamorphose se retrouverait dans son dernier film,
Le ciel du Centaure, fiction qui joue avec l'histoire, l'histoire de l'art, la philosophie et l'esthétique, sans jamais s'y réduire.