Une exploration des infra-espaces entre images, sons et voix dans les œuvres de l'artiste Marcelline Delbecq, en entretien avec l'historienne de l'art Pascale Cassagnau (dans le cadre de la collection d'entretiens « Beyond Sound » dédiée à la question du
son).
Après avoir étudié la photographie à Chicago (Columbia College) puis à New York (ICP) de 1995 à 1997, Marcelline Delbecq (née en 1977, vit et travaille à Paris) a obtenu un DNESP aux Beaux-Arts (Caen, 1997-2002) puis un DESS Arts de l'exposition à l'Université Paris X-Nanterre (2002-2003) suivi d'une résidence au Pavillon (
Palais de Tokyo, 2004-2005).
Son travail s'est peu à peu éloigné de la pratique de l'image pour se concentrer sur la potentialité
cinématographique, ou
photographique, de l'écriture. Son utilisation du récit, de la voix, a élaboré un univers narratif mis en mots et en sons pour convoquer un ensemble d'images mentales oscillant entre description et fiction, passé et présent. Dans ses installations sonores, publications et lectures en public, les mots mettent en jeux la question du regard en devenant à leur propre tour des images.
Du 22 janvier au 7 mars 2015 a eu lieu l'exposition « Silence trompeur » à la Fondation Ricard à Paris, exposition qu'elle considère comme étant sa dernière. Elle se consacre désormais essentiellement à l'écriture et au spectacle vivant, ainsi qu'à l'enseignement à l'Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles et au Paris College of Art.
Pascale Cassagnau est docteur en histoire de l'art et critique d'art, responsable des fonds audiovisuels et nouveaux médias au Centre national des arts plastiques (Ministère de la culture). Elle collabore à
Art Press depuis de nombreuses années. Elle est l'auteur de textes sur
Chris Burden, James Coleman,
John Baldessari,
Pierre Huyghe,
Dominique Gonzalez-Foerster,
Matthieu Laurette notamment. Ses recherches portent les nouvelles pratiques cinématographiques, dans leur dialogue croisé avec la création contemporaine. Son essai
Future Amnesia – Enquêtes sur un troisième cinéma (Ed. Isthme) cartographie ces nouvelles formes filmiques, entre fiction et documentaire.
Un pays supplémentaire (Ed. Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris) porte sur la place de la création contemporaine dans l'architecture des médias.