Cet ouvrage s'inscrit dans la collection « Fiction à l'œuvre », dans laquelle un écrivain est invité à s'emparer d'une œuvre issue du Frac Aquitaine et à l'inscrire au cœur d'un récit. Marcelline Delbecq a choisi « Returning » de
Robert Barry, une projection de quatre-vingt une diapositives qui alterne images, mots et intermèdes noirs.
Marcelline Delbecq a conçu un texte dont le matériau est le récit même que formule le narrateur. Entrecoupé d'images de Robert Barry et d'interruptions, le texte produit une étrange mise en boucle au point que le récit oscille entre l'intérieur et le hors-champ de l'image, irréductiblement paradoxale. Charmé par l'écriture sensible qui évoque des souvenirs enfouis, des apparitions et des disparitions, le lecteur n'est pas moins troublé par l'étrangeté d'une situation qui échappe au rationnel.
« Fiction à l'œuvre » est un projet de coédition entre le Frac Aquitaine et les éditions Mix, avec le concours d'Ecla Aquitaine. L'auteur est invité à choisir une œuvre dans la collection du Fond régional d'Art Contemporain d'Aquitaine comme prétexte à un travail d'écriture.
Après avoir étudié la photographie à Chicago (Columbia College) puis à New York (ICP) de 1995 à 1997, Marcelline Delbecq (née en 1977, vit et travaille à Paris) a obtenu un DNESP aux Beaux-Arts (Caen, 1997-2002) puis un DESS Arts de l'exposition à l'Université Paris X-Nanterre (2002-2003) suivi d'une résidence au Pavillon (
Palais de Tokyo, 2004-2005).
Son travail s'est peu à peu éloigné de la pratique de l'image pour se concentrer sur la potentialité
cinématographique, ou
photographique, de l'écriture. Son utilisation du récit, de la voix, a élaboré un univers narratif mis en mots et en sons pour convoquer un ensemble d'images mentales oscillant entre description et fiction, passé et présent. Dans ses installations sonores, publications et lectures en public, les mots mettent en jeux la question du regard en devenant à leur propre tour des images.
Du 22 janvier au 7 mars 2015 a eu lieu l'exposition « Silence trompeur » à la Fondation Ricard à Paris, exposition qu'elle considère comme étant sa dernière. Elle se consacre désormais essentiellement à l'écriture et au spectacle vivant, ainsi qu'à l'enseignement à l'Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles et au Paris College of Art.