Le troisième volume des écrits complets de Rémy Zaugg (1972-1978), au fondement de son analyse et de sa critique des modes de la représentation et de la perception.
« À quoi bon accoler deux systèmes de représentation aussi communs l'un que l'autre ? Pourquoi représenter un fait aussi banal ? Quelqu'un a-t-il besoin de savoir qu'un cube comporte six mêmes faces ? Un écolier ? Si le terme “développement géométrique” ne lui est pas familier, ne connaît-il pas du moins les apparences d'un cube ? Et qui ignore ce qui sépare ou relie, ce qui différencie ou apparente le solide au plan et le cube au carré ? Qui, en 1972, ne sait pas la représentation bidimensionnelle de l'univers tridimensionnel, le problème d'Alberti, ce Florentin du Quattrocento ? Matité quotidienne. Serait-ce là le reflet de l'innocence naïve propre à un anachronisme de 1'imaginaire ? »
Né en 1943 à Courgenay (Jura suisse), Rémy Zaugg est décédé à Bâle en 2005. Artiste majeur, également historien, théoricien et critique d'art, il laisse derrière lui une œuvre complexe (peintures, sculptures dans l'espace public, projets urbanistiques et architecturaux) marquée par une thématique de l'absence, reliée à une théorie générale de la perception.