Dans ce livre de collages fait-main réalisés à partir de magazines de strip-tease à l'esthétique désuète, Flore Kunst inscrit les corps féminins
déshabillés dans des intérieurs impersonnels et factices, imbriquant les deux mêmes faces d'un fantasme consumériste
vintage. Un jeu de contours s'opère également, laissant deviner une silhouette en transparence, qui paradoxalement matérialise le geste de l'artiste.
Diplômée de l'école Émile Cohl en 1999, Flore Kunst a travaillé dans divers domaines touchant à l'image : l'illustration vectorielle, le dessin textile, la photographie, le design ou encore la linogravure. Cette diversité d'expériences lui a ainsi permis d'affiner son sens critique et d'acquérir un regard graphique singulier.
En 2010, elle adopte la technique du
collage après avoir été subjuguée par les œuvres de
John Baldessari lors d'une exposition consacrée à l'artiste.
Elle cultive une grande passion pour les images depuis de nombreuses années, chinant vieux magazines, cartes postales ou autres papiers. Ses trouvailles deviennent alors le médium principal de sa démarche artistique. Ainsi, elle sélectionne et découpe photos, illustrations ou graphismes anciens pour créer ses collages.
Le processus de création, à la manière des
surréalistes, est fait de rencontres incongrues entre différentes images, de clashs entre différents univers, qui, confrontés les uns aux autres, racontent quelque chose de neuf.
Les collages pop art de Flore Kunst semblent émerger du hasard. Corps féminins, paysages oniriques, architectures, machines ou éléments graphiques, ainsi mixés, expriment avec poésie et dérision la complexité des sentiments, la vie dans sa beauté absurde, la critique d'une société ne désirant que pouvoir, l'utopie comme respiration. Elle vit et travaille à Lyon en France.