Une traduction d'une langue en une autre témoigne d'un processus de recherche sur les phénomènes de traduction dans les arts. Articulant des œuvres à des textes théoriques et historiques qui dialoguent et s'interprètent mutuellement, l'ouvrage explore différentes pistes d'analyses des phénomènes de traduction : traductions d'une langue vers une autre, traductions d'œuvres par leurs contextes de réception, traductions d'un médium vers un autre, traductions d'expositions en publications, de situations en textes ou en images. Ce livre témoigne également d'un champ de réflexions qui engage plus généralement à prendre la mesure de ce qu'implique esthétiquement et politiquement l'interprétation des œuvres.
Sa construction généalogique retrace l'acheminement vers une position théorique qui soutient un dépassement des fantasmes de traduction transparente, de
langage universel, de relation empathique et d'assignation de l'œuvre à un impératif de « compréhension » par une raison s'autorisant d'un discours de vérité. Selon l'horizon théorique soutenu par cet ouvrage, l'œuvre est soumise à l'imprévisibilité de sa dissémination et donc de sa réception. La traduction est structurellement inadéquate, à la fois nécessaire et impossible, disait
Jacques Derrida en interprétant
Walter Benjamin. Et c'est à partir de ce paradoxe que l'œuvre en appelle à être traduite, la traduction étant la condition de sa survie et de son renouvellement.> en interprétant
Walter Benjamin. Et c'est à partir de ce paradoxe que l'œuvre en appelle à être traduite, la traduction étant la condition de sa survie et de son renouvellement.
Le contenu éditorial est issu d'une recherche scientifique développée par Sébastien Pluot et
Fabien Vallos dans le cadre du programme de recherche
En traduction à l'Esba TALM – Site d'Angers, en partenariat avec Barnard College, New York, le
Cneai, Chatou, et avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication.
Yann Sérandour a traduit simultanément l'évolution de cette recherche sous la forme d'une maquette
in progress constituée à partir de la collecte de publications, d'œuvres originales, de reproductions et de fac-similés qu'il a agencés puis reproduits pour devenir le support de contributions inédites mises en page par
Charles Mazé & Coline Sunier. Initiée lors de sa résidence à la
Villa Arson en 2010 à l'occasion de l'exposition collective
Double Bind (Arrêtez d'essayer de me comprendre ! ), la création de cette maquette avait fait l'objet d'une première exposition au Cneai de Paris en mars 2011. Elle a bénéficié du soutien du
Frac Bretagne et de
Christophe Daviet-Thery, Paris.