La musique à l'ère de sa reproductibilité numérique, tel pourrait être le sous-titre de cet
ensemble de textes inédits ou parus dans divers ouvrages et
revues, où se croisent Matthew Herbert et Mick Jagger, The
Melvins et Joe Meek, Terre Thaemlitz et Sinnead O'Connor,
Stan Douglas et Quentin
Tarantino. Un recueil de textes critiques sur les
musiques actuelles, de la pop culture jusqu'aux productions électroniques les plus
expérimentales.
Contrairement aux apparences, la manière de recevoir la musique est essentiellement
une manière de recevoir le monde qui nous entoure, de l'accepter aveuglément ou
de le refuser obstinément, de le réfléchir ou pas, d'être actif ou passif face à lui. Le
premier intérêt des textes de Diedrich Diederichsen, un intérêt primordial, est sans
conteste de briser le mur de l'évidence musicale et de réinsérer les questionnements
que contiennent en germe des musiques auxquelles on refuse souvent d'accorder une
réelle teneur, que ce soit par indifférence, par mépris envers ce que l'on considère
comme une musique légère ou inférieure, ou encore par admiration, une admiration
qui confine à l'identification muette. Diederichsen, lui, se met à l'écoute de ces musiques
– jazz, rock, pop, rap, techno, musique contemporaine – réellement, passionnément
et, précisément parce que cette écoute est passionnée, il entend ce que ces
musiques portent en elles : quant à leur fabrication, quant aux images qu'elles coagulent,
quant aux connexions multiples qu'elles établissent avec divers aspects de la
culture et de la société. Expliciter ces contenus sans simplifier ou schématiser les
choses, respecter les objets questionnés dans leur complexité, tenter de rendre
compte des multiples dimensions, parfois contradictoires, qui font la richesse de ces
musiques : l'auteur s'est fixé là une tâche difficile. Voilà pourquoi ses textes peuvent
parfois paraître complexes, mais voilà aussi ce qui, toujours, en fait l'intérêt, car ils
nous parlent et nous interrogent jusqu'à nos positions personnelles les plus intimes.
« Un exemple brillant d'écriture critique sur des objets tels l'album, la chanson ou le concert, pensés comme des
œuvres. »
« Ce faisant, Diederichsen montre ce que la critique d'art pourrait avoir de meilleur. »
Olivier Michelon,
Le Journal des arts / Vient de paraître
Diedrich Diederichsen vit à Berlin. Il enseigne à la Merz-Akademie de Stuttgart et à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne. Ancien éditeur des magazines allemands
Sounds et
Spex, contributeur régulier d'
Artforum et de
Texte Zur Kunst, collaborateur de labels tels que Mille Plateaux, il est l'une des figures internationales de la critique d'art et un théoricien des musiques actuelles, spécialiste de la "Pop culture" comme de la scène électronique la plus avant-gardiste.