Première monographie de l'artiste argentin Eduardo Basualdo, dont les grands enjeux de la recherche portent sur la recréation des formes naturelles, l'ambiguïté de la représentation de la nature et l'impact physique de l'œuvre sur l'espace d'exposition.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme au musée départemental d'art contemporain de Rochechouart, de mars à juin 2013.
À une époque charnière, les paysages géologiques et gravitationnels d'Eduardo Tomàs Basualdo (né en 1977 à Buenos Aires, où il vit et travaille) rappellent les
transformations actuelles de notre environnement. Ses œuvres tendent vers un sublime contemporain
qui flirte avec l'apocalypse. L'artiste argentin s'appuie sur le cycle universel et naturel de la Terre qu'il
détourne pour lui rendre une force propre et autonome, sur laquelle l'humain ne semble pas avoir de
prise. Il nous confronte à l'étonnante masse noire d'un rocher, nous abandonne au piège d'un paysage
aquatique mystérieux, nous met face à des objets – verre d'eau, couteau, bougie, etc. – ou des éléments
faussement naturels qui se meuvent d'eux-mêmes. La qualité narrative d'une sculpture qui englobe le
lieu de sa présentation, sa configuration dramaturgique, un temps de l'œuvre incertain et suspendu, sont
autant de motifs récurrents du travail de l'artiste qui soulignent combien l'œuvre est devenue, depuis les
années 1960, moins un espace de représentation qu'un espace d'expérience.
Après s'être fait connaître
ces dernières années en Amérique latine (Argentine, Brésil, Colombie, Mexique, Uruguay), le travail
d'Eduardo Basualdo a été présenté récemment en Allemagne, en Espagne, aux États-Unis et en France.