Une anthologie de textes de référence dédiée aux relations entre art et science-fiction et aux différents futurs qui s'esquissent dans l'art depuis les années 1950, à partir de la figure de J.G. Ballard.
Dans les années 1950 et jusqu'à la fin des années 1960, la science-fiction
a joué, pour nombre d'artistes et de théoriciens anglais et
américains, tant au plan iconographique qu'au plan méthodologique,
un rôle stratégique : celui d'un véritable objet régulateur
utilisé pour déplacer l'activité artistique loin de ses coordonnées
conventionnelles. Dans cette entreprise, Eduardo Paolozzi côtoie
Reyner Banham, Robert Smithson ou James Graham Ballard, Peter Hutchinson voisine avec Lawrence Alloway pour explorer ce que ce
dernier a appelé « le front élargi de la culture » qui devient ici un
ensemble d'images et d'idées rétrocédant en deçà du pop art, là
où la subculture se fait relais d'invention. Passer l'art novateur
au filtre de la SF, c'est par conséquent, pour les créateurs et les
penseurs de l'époque mettant en œuvre cette opération théorique
et plastique, ébranler radicalement les cadres d'une esthétique
dominante – le formalisme – dont ils auront été les critiques en
acte. Il en résulte notamment une révision des notions de passé, de
présent et de futur dont Ballard, cet « anticipateur qui ne croit pas en
l'avenir » comme il est dit dans l'ouvrage, est le fer de lance. Ce livre
propose les pièces de ce dossier crucial pour la compréhension de
l'art actuel.