Sérigraphie (édition limitée à 120 ex. numérotés et signés).
Si l'on pouvait lui dégager une paternité, Franck Scurti (né à Lyon en 1965, vit et travaille à Paris) se réclamerait de
Picabia,
Raymond Hains,
Marcel Broodthaers, Jacques Tati ou
Francis Ponge, qui lui a « appris à regarder les objets, à les analyser, à les perdre en eux-mêmes, puis à les réévaluer ».
Son travail, inspiré de la réalité quotidienne et de l'actualité internationale, tire parti des formes produites par l'univers de la consommation et de la civilisation urbaine.
Déconcertant autant par sa diversité (du
gribouillis au véhicule customisé, en passant par l'objet bricolé ou la vidéo, Scurti
n'ignore pratiquement aucun médium en usage dans l'art) que par une apparente
absence d'unité stylistique, son œuvre
est une entreprise de
mise en situation de soi (Patrick Javault), entre le réel et ses représentations, par rapport à des enjeux esthétiques, historiques ou économiques mais aussi par
rapport aux choses et aux événements. Autant d'éléments du monde qui déterminent le quotidien de l'individu, en même temps qu'ils offrent la possibilité d'imaginer
sa vie comme œuvre d'art (ne serait-ce, par exemple, qu'en croisant
l'aléatoire hérité de
Dada ou de
Fluxus avec les règles de la productivité ou la
grille moderniste) : une perspective
libératrice d'improvisation qui n'ignore pas les différents modèles qui la
référencient et qui lui donnent une assise culturelle.