Un livre de bord à la fois drôle, érudit et élégant de l'historien de l'art et essayiste.
Historien de l'art, essayiste, conservateur de musée ou professeur,
Didier Semin est peut-être avant tout un regard (don d'acuité
cruelle et sens du point de vue) servi par un ton d'une rare élégance
et d'une inimitable drôlerie, une culture savante et curieuse tempérée
par une indépendance d'esprit que n'impressionne plus
aucune autorité.
Après Le Peintre et son modèle déposé (2001), le
Mamco publie L'Atlantique à la rame. Il est recommandé de
prendre ce titre au sérieux. La traversée de l'existence s'apparente
à maints égards à cette improbable épreuve. Cet ensemble
fragmentaire n'est pas un recueil mais une sorte de livre de bord
qui pourrait bien devenir votre livre de chevet tant il balaie subtilement
le monde au gré d'aguets distraits, d'humeurs passagères en
digressions imprévues. On songe parfois au grand art disparu de la
conversation en lisant ces morceaux irréguliers, traitant apparemment
de tout et de rien, mais toujours selon un focus lumineux
ou désopilant, et brossant de surcroît le portrait délicieux et
barthésien d'un Didier Semin par lui-même.
Didier Semin enseigne l'histoire de l'art à
l'École nationale supérieure des beaux-arts, à Paris,
depuis 1998. Auparavant conservateur au musée
de l'abbaye Sainte-Croix aux Sables d'Olonne,
puis au musée d'Art moderne de la ville de Paris
et au musée national d'Art moderne, il a assuré le
commissariat de nombreuses expositions monographiques
ou thématiques, dont la rétrospective
Kurt Schwitters et, en collaboration avec le philosophe
Georges Didi-Huberman, L'Empreinte, au
Centre Georges Pompidou. Il dirige
la collection des écrits d'artistes de l'ENSBA.