Un projet d'Eugenio Tibaldi qui explore la violence brute d'un monde dans lequel les flux migratoires redessinent les frontières territoriales et réveillent les traumatismes coloniaux.
Pour la la Biennale de Malte, Eugenio Tibaldi transforme les espaces de la Villa Portelli sans donner de contraintes temporelles précises, mais plutôt en cherchant à mettre en évidence les multiples dimensions des vies qui s'y sont entremêlées au fil du temps. L'installation révèle des histoires oubliées et met en lumière ce qui est resté invisible, tout en démontant la rhétorique qui, à partir d'une perspective limitée, a façonné un récit univoque sur l'Europe et la Méditerranée, contribuant à créer des structures hiérarchiques et des relations de subordination basées sur le pouvoir et l'économie.
Le projet d'inclusion informelle explore les dynamiques marginales qui imprègnent les processus d'inclusion, soulignant l'indétermination de nos désirs les plus profonds. Il se concentre sur l'imbrication complexe de l'économie et de la culture contemporaine, offrant une vision alternative de l'immigration. Tibaldi, dans le sillage de sa recherche artistique, part du concept de la marge et des histoires non racontées liées à l' exploitation de l'"autre". C'est ainsi qu'émergent les intrigues complexes d'une réalité cachée, pourtant cruciale pour les économies et les vies du monde le plus riche. L'installation explore la relation contrastée entre le bien et le mal, soulignant le passé enchevêtré de l'île et la violence brute d'un monde dans lequel les flux migratoires redessinent les frontières territoriales et réveillent les traumatismes coloniaux. Enfin, Informal Inclusion vise à jeter un regard critique sur l'histoire et l'actualité de la Méditerranée, conscient que la régénération du monde dépend de la marginalité, capable de résister aux récits dominants et de contaminer les espaces qu'elle traverse.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme présentée pour le pavillon italien de la Biennale de Malte en 2024.
Eugenio Tibaldi (né en 1977) est un artiste italien qui a toujours été attiré par l'esthétique marginale et la relation complexe entre l'économie et la culture contemporaine. Quittant le nord de l'Italie, il s'est installé en 2000 dans l'arrière-pays napolitain où il a commencé à travailler sur l'un des territoires les plus plastiques et les plus dynamiques d'Italie, en commençant à dessiner une sorte de carte de l'informalité. À travers l'étude de la marge, les œuvres de Tibaldi activent une dynamique processuelle qui permet l'émergence d'esthétiques alternatives. Ses œuvres sont exposées dans des institutions publiques et privées en Italie et à l'étranger.