Solo for Tamburium présente l'œuvre majeure la plus récente de la compositrice Catherine Christer Hennix, qui joue ici d'un instrument de sa propre création, une interface à clavier contrôlant une suite de quatre-vingt-huit enregistrements de tambûrs accordés avec précision, créant ainsi un flux continu de riches interactions harmoniques.
Cette pièce, dévoilée à Berlin lors de MaerzMusik 2017, s'appuie sur les effets perceptuels fondamentaux du son, formant un drone électronique rigoureux et cathartique. Les textures timbrales densément stratifiées et les collisions harmoniques continues créent un paysage sonore semblable à un labyrinthe, propulsant l'auditeur dans ce que Hennix appelle équilibre divin ou distinctionless state of being.
Solo for Tamburium représente une revisitation minutieuse de sa tentative de cartographier les harmoniques des musiques modales – parmi lesquelles le raga, le maqam et le blues – sur un clavier accordé. Depuis les débuts de cette pièce en 2017, Hennix a continué à développer l'œuvre, la remodelant et la présentant dans divers contextes, notamment à Blank Forms à New York et à la Collection Bourse de Commerce-Pinault à Paris en 2022. Pour Hennix, aborder la modalité comme un processus dynamique est en fin de compte une pratique contemplative. Grâce à elle, l'accord corporel avec la vibration harmonique donne lieu à des états transformateurs, ouvrant de nouvelles façons de connaître et d'être.
Essentiellement connue comme compositrice, Catherine Christer Hennix (1948, Stockholm – 2023, Istanbul), figure importante de l'avant-garde new-yorkaise de la fin des années 1960, aux côtés de Henry Flynt,
Dick Higgins et
La Monte Young, a développé, au long de plus de cinquante ans de carrière, des recherches novatrices dans les domaines non seulement de la musique minimale et électronique, mais également de la théorie psychanalytique, des mathématiques intuitionnistes, de la poésie et de la littérature en prose.
