Numéro hors-série consacré aux actions à la fois simples et spectaculaires du groupe d'artistes femmes « Les idiotes » (Hélène Defilippi et Sarah Cassenti) : « présence, matérialité du corps la plus crue, la plus nue qui s'objective en acte et se concrétise comme forme ».
Ce numéro de la revue
591 est consacré aux « Idiotes »,
un groupe d'artistes femmes « humaines et brillantes », sous forme de montages photos couleurs, suite de « Nö-Rencontres » au Lieu des Idiotes à Paris, de « Nö-Actions » à la galerie Metropolis à Paris, au Générateur à Gentilly ou à La Ciotat, d'« Hommages » à
Michel Journiac et à
Pierre Molinier. Jeux avec le langage aussi, comme ce « Chiennes en Larme Blanche », arme blanche comme les lames de ces couteaux dont elles jouent. Nudité qui n'est plus possible sur les réseaux sociaux, et qu'elles assument dans la rue lors de cette « Nö-Action Cheyennes » devant la galerie Satellite à Paris.
Le groupe a été créé en 2002, au départ une rencontre autour de l'album « The Idiot » d'
Iggy Pop (avec David Bowie), qui pose les bases de ce qui sera la Cold Wave, en littérature
Yves Adrien et la culture Novö. Selon le philosophe Clément Rosset dans
Le Réel, Traité de l'idiotie, « idios » en grec signifie « ce qui est seul dans son espèce », on peut donc parler d'idiotie du réel, un réel sans un autre monde comme celui des Idées chez Platon. Nudité et cruauté du réel qu'illustrent ces deux lames qui s'affrontent.