Comme d'autres artistes de sa génération, Sophie von Hellermann (née en 1975 à Munich, vit et travaille à Londres) s'autorise à puiser dans l'histoire de la
peinture et des libertés progressivement acquises pour creuser sa voie singulière. A partir cet espace, l'artiste utilise la peinture comme un instrument qui lui permet tout à la fois de s'approprier et de s'absenter de la réalité.
Les tableaux de Sophie von Hellermann condensent chacun une histoire, parfaitement contenue dans les limites du cadre, mais trouée de l'intérieur. Ces espaces vides donnent leur pouvoir d'évocation à ses œuvres, une capacité à absorber d'abord le regard avant d'ouvrir l'imaginaire et la mémoire de la sensation. Les sujets de sa peinture, essentiellement narrative, sont à l'intersection d'une histoire personnelle et d'une histoire collective qui nourrit son imaginaire, sans qu'une frontière bien définie existe entre les deux. Une exécution rapide et une production abondante, un style désinvolte, des narrations qui confondent son expérience quotidienne et des situations rencontrées dans la fiction ou dans l'histoire, un amalgame permanent entre le trivial et le grandiose sont autant d'instruments qu'elle utilise pour transgresser toutes les règles de la bienséance picturale.