François Ristori (1936-2015), peu connu du grand public, appartient pourtant à une génération d'artistes, qui, dans les années 1960, menaient des recherches radicales en questionnant la peinture. Au début de ces années, François Ristori produisait une peinture à l'huile gestuelle qualifiée par lui-même de « post-automatique ». Très vite apparaissent dans ses recherches de grandes taches couvrant toute la surface de la toile. Fin 1967, il met en place un travail rigoureux qu'il appliquera durant toute sa carrière. Sa pratique, proche des propositions de
BMTP (
Buren,
Mosset,
Toroni,
Parmentier) et de
Claude Rutault, se caractérise par une mise à distance de toute subjectivité et la mise en place d'un protocole. Ainsi, son gabarit hexagonal est transformé selon des règles précises pour devenir des
traces-formes imbriquée, toutes légèrement différentes. Les couleurs s'enchaînent, bleu, rouge, blanc, dans un ordre choisi par l'artiste et variant selon les tableaux. Ce travail sans effet ni affect, quasi mécanique, met le regard à l'épreuve.