Depuis sa sortie de l'école des Beaux-arts de Paris en 2006, Farah Atassi (née en 1981 à Bruxelles, vit et travaille à Paris) peint des intérieurs. Ses tableaux, tous de grand format (généralement 200 x 160 cm), sont issus d'un long travail de recherche et de documentation d'images triées, découpées, classées dans un répertoire qui rejoint celui des avant-gardes du 20e siècle, de l'objet à l'architecture, et celui d'une utopie communautaire déchue.
Partir d'une photographie pour arriver à une
peinture : Farah Atassi monte des images de provenance diverses. Traits au crayon et quadrillage au scotch lui permettent de construire le tableau. La peinture diluée qu'elle utilise est sujette à une évolution qui altère les couleurs : gris passés, marrons éteints, verts jaunis tendent, avec le traitement fragmenté et l'effacement des surfaces, vers un sentiment de ruine très contemporain, alors que les couleurs franches célèbrent la pureté moderniste.
Farah Atassi bouscule les cloisonnements historiques en considèrant de manière égale le modernisme et l'ornement dans ses tableaux. Ces positions artistiques et politiques détachent Farah Atassi du commun et portent son travail dans une lecture déjà reconnue par de nombreuses institutions (Mac/val, Centre Pompidou, Fnac, musée de Dole) et collections privées. Farah Atassi fut nominée pour le Prix Marcel Duchamp en 2011.