Editorial
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Foyer de dépendance par rapport au système et aux – fameux – spécialistes… Source de fascination,
et donc d'une perte de jugement critique… Fondement d'une réorganisation de la vie quotidienne
(fini les temps morts et la légèreté, la productivité n'attends pas!)…
Les exemples journaliers d'une technologie qui éloigne, sépare et aliène – et fait toujours consommer
plus – sont nombreux.
C'est dans le détournement et la récupération que l'art pourra s'approprier ces outils et de ne pas les
laisser aux mains du discours martial et du pouvoir cynégétique.
Carole Rieussec dans la série de témoignages
L'interaction par et pour tous nous met en garde contre
l'exclusion du féminin par la technologie.
Dans une série d'entretiens croisés, nous aborderons la question du mastering, nouvel
intermédiaire incontournable, entre l'artiste et l'auditeur.
Puis
Kasper T. Toeplitz nous livrera ses réflexions sur ce point d'échange et d'interaction qu'est l'interface
avec l'idée que le manque de geste signifiant à la musique sur ordinateur portable, empêche la
reconnaissance de cet outil comme instrument à part entière.
Et on finira avec une autre forme d'interaction, plus directe et trop simple à comprendre : celle de la
matraque du pouvoir répressif sur la tête de la différence : Kasper Toeplitz (décidément, une excellente
nouvelle recrue !) interroge l'équipe de la Cave12.
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En 1960, Abbey Lincoln (1930-2010) chantait, sur les tambours de Max Roach*, le cri d'un peuple
oppressé se transformant en rage et colère incontrôlables avant un épuisement paisible et libérateur.
Image de la révolte de tout peuple oppressé au-delà de sa couleur et ses frontières. Un cri à réactiver
de toute urgence.
* We insist. Freedom Now Suite, Candid 9002, 1960.