Résidence en résistance – Voyage dans les coulisses d'Antipodes
sommaire
Avant-propos a posteriori
Tableau I. L'envers de l'endroit
Où il est question de répondre à une urgence et simultanément de remédier à la décalcification par érosion d'un site universitaire, en procédant à une requalification urbaine et architecturale. Où la résidence Antipodes, première grande intervention en France des architectes bâlois Herzog et de Meuron, apparaît comme le produit originel et original d'une trop rare communauté d'intention entre partenaires privés et publics. Où il sera montré, au travers d'un voyage aventureux et dangereux, que l'exigence artistique constitue un ferment de la vie sociale, à condition de ne jamais oublier, selon le mot du regretté Rémi Zaugg, qu'une esthétique sans éthique, c'est du cosmétique. Où l'on réfléchira ensemble aux vrais chemins de la « res universitatis ». Où, enfin, l'on vérifiera in vivo que c'est l'affirmation d'un projet qui le rend possible et non le possible qui conditionne le projet.
Tableau II. In principio erat verbum
Où il est montré que l'impuissance à agir n'est souvent que le résultat d'un refus de concevoir du nouveau. Où il est prouvé qu'il est parfois nécessaire de prendre de l'avance sur le Droit pour accomplir le fait. Où il est établi que le recours au savoir-faire d'une entreprise privée peut se concilier, sans peser financièrement, avec l'intérêt général porté par une association désintéressée. Où il est confirmé qu'il n'y pas de chair sans verbe.
Tableau III. Le triangle de fer
Où il est confirmé que la formule du triangle est bien l'archétype des représentations humaines. Où l'on voit que pour autant, tout triangle n'est pas d'or. Où il apparaît que le risque profite à tous… sauf à celui qui le prend. Où il est constaté que la peur n'est pas bonne conseillère. Où il est anticipé que la fin n'est pas toujours dans le commencement.
Tableau IV. Aux antipodes d'Antipodes
Où il est durement éprouvé que le temps qui passe constitue un affront. Où la continuité de l'État s'envole au gré de l'instabilité des responsables publics. Où il est établi que la conscience étatique peut également prendre sa retraite. Où il est tristement vérifié que les promesses n'engagent que ceux qui y croient. Où il s'avère que la réussite d'un projet ne garantit aucunement la reconnaissance des moyens de son succès. Où il arrive que, confrontée à une situation inédite, la noble Cour des Comptes perde un peu son latin.
Épilogue en apologue
Où il semble qu'il vaille mieux avoir tort plus tard que raison trop tôt. Où il est montré qu'une claire reconnaissance du montage d'Antipodes aurait pu éviter la vraiment coûteuse fausse voie des PPP. Où l'éthique du service public apparaît masquée par le cosmétique des plusvalues. Où il advient que la transparence des uns nourrit l'opacité des autres.
Antipodes : une utopie réalisée
Où il apparaît urgent de réfléchir à un mode différent de gestion des Œuvres universitaires héritées de la Quatrième République. Où l'on voit que la morale de l'histoire pourrait se dire : « Ne fais pas pour autrui ce qu'il ne peut faire de lui-même si tu ne veux pas qu'il te reproche de l'avoir fait pour lui. »