Les numéros 39 à 41 de la revue critique consacrée au graphisme.
nº 39 — Une série de cartes et performances : My Calling (Card) #1 #2 #3 d'Adrian Piper.
Auteur :
Jérôme Dupeyrat
My Calling (Card) #1 #2 #3 (1986-1990 ; 2012), d'Adrian Piper (née en 1948), est une série d'imprimés au format carte de visite et de performances conçues par l'artiste pour confronter ses interlocuteurs à leurs agissements racistes ou sexistes dans différents contextes relationnels et sociaux : un dîner, une soirée, un bar…
Comme d'autres œuvres conceptuelles, performatives, relationnelles et communicationnelles d'Adrian Piper, qui ne craignent pas d'exposer des dissensus voire des conflits en vue de les dépasser, les « calling cards » s'inscrivent dans une réflexion de l'artiste sur son identité et sur la responsabilité de ceux et celles qui, face à cette identité, concourent consciemment ou non à reproduire des mécanismes de discrimination ou d'oppression.
nº 40 — Une collaboration : Les Urbaines et Eurostandard.
Auteure : Manon Bruet
Depuis son ouverture en 1996, le festival interdisciplinaire lausannois Les Urbaines a collaboré avec de nombreux graphistes suisses. Après, entre autres, Guillaume Chuard & Renato Zülli (2011), Maximage (2012-2015) et Daniel Hättenschwiller & Thomas Petit (2016), c'est Eurostandard qui travaille à l'identité de trois éditions entre 2017 et 2019. Pour constituer ce triptyque pensé comme un tout, le studio propose d'explorer pour chacune une nouvelle technique destinée à l'origine à produire des selfies déformés. D'une part, l'usage de ce procédé leur permet de questionner les modes d'auto représentation et donc de produire un discours profondément ancré dans son époque. De l'autre, cela leur permet de générer des visuels singuliers et d'inscrire indéniablement leur identité en trois volets dans la lignée des précédentes. Ce numéro de la revue sera l'occasion de revenir, à travers la voix des graphistes et surtout des commanditaires, sur ces trois années de collaboration et plus largement sur les différentes identités de ce festival, qui semblent à elles seules dessiner un certain paysage du graphisme suisse.
nº 41 — L'image de mode : Oublier la photographie (de mode) ?
Auteure : Aude Fellay
La photographie de mode doit se battre pour attirer notre attention. Memes, selfies, stories, reels : la concurrence est féroce – et se déroule à un moment où il semble de plus en plus difficile de parler de photographie. Devrions-nous aborder la photographie du point de vue de son dépassement, voire de sa mort, comme certains le soutiennent dans le domaine de la théorie photographique ? Doit-on « oublier » (Dewdney, 2021) la photographie de mode ? En s'appuyant sur les débats récents sur la condition de la photographie, cet essai examine les images de mode et un certain nombre de phénomènes contemporains qui témoignent de la nécessité de repenser l'image de mode.
Faire – Regarder le graphisme est une revue critique bimensuelle consacrée au
design graphique, qui paraît en librairie au numéro ou sous la forme de recueils de plusieurs numéros. Editée par
Empire, la maison d'édition du studio
Syndicat, elle s'adresse aussi bien aux étudiants qu'aux chercheurs et aux professionnels, en documentant les pratiques contemporaines et internationales du graphisme ainsi que l'histoire et la grammaire des styles. Chaque numéro propose un sujet unique et tentaculaire, traité par un auteur reconnu.
« Les revues critiques dédiées à l'analyse du design graphique sont malheureusement trop peu nombreuses aujourd'hui, particulièrement en France mais aussi en Europe. Engagés dans une posture analytique et critique des formes et activités du graphisme, Sacha Léopold et François Havegeer souhaitent mener une revue imprimée sur ces pratiques, en agissant avec sept
auteurs (Lise Brosseau, Manon Bruet,
Thierry Chancogne, Céline Chazalviel,
Jérôme Dupeyrat, Catherine Guiral et Étienne Hervy). Ce choix restreint, lié à la volonté de proposer une expérience au sein d'un groupe ayant déjà mené des projets communs, permettra d'inclure des auteurs internationaux la deuxième année. »