Un recueil d'essais qui examine les problématiques de l'enracinement, du déracinement et les notions d'appartenance et de déplacement à partir du mouvement zapatiste.
Le zapatisme, mouvement insurrectionnel des peuples indigènes du Mexique, apparaît comme une forme d'appartenance, un foyer (ou un retour au foyer) pour nos espoirs et nos imaginaires politiques, offrant une praxis à partir de laquelle et avec laquelle apprendre. Les auteurs de ce livre, sans romantiser ou objectiver la lutte zapatiste pour l'autonomie, explicitent leur compréhensions du mouvement zapatiste, de sa poétique et de sa politique dans le cadre d'une cosmovision et d'une cosmopolitique indigènes, mais aussi en relation avec les crises écologiques et sociales mondiales actuelles.
Le livre prolonge la recherche et la pratique du collectif artistique Chto Delat, qui a depuis longtemps adopté le zapatisme comme une lentille d'autoréflexion et qui rappelle de manière emblématique comment l'imaginaire zapatiste continue d'inspirer ceux qui cherchent des outils d'émancipation : à travers l'art, le langage, la pédagogie radicale et la convivialité, comme une pratique de mise en commun et de réimagination collective d'un autre.
Premier volume d'une trilogie, cet ouvrage sera prolongé avec Between Displacement and Belonging et Motherlands/Mother Earth.
Fondé en 2003 à Saint-Pétersbourg par des artistes, critiques, philosophes et chercheurs, le collectif Chto Delat (« Que faire ? ») développe des projets à la croisée de l'art, de la théorie politique et de l'activisme. Il réalise des interventions dans l'espace public, des projets vidéographiques comportant des mises en scène théâtrales, ainsi que des installations monumentales dans lesquelles s'articulent des éléments architecturaux, des documents, des lignes du temps et des murales. Chto Delat se voit à la fois comme une cellule artistique et un agent communautaire. Ses œuvres, multidisciplinaires et politisées, basées sur l'analyse de luttes sociales concrètes, empruntant leurs stratégies narratives au théâtre de Bertolt Brecht et rejouant certains éléments du vocabulaire esthétique de l'avant-garde afin d'ouvrir un espace critique dans l'histoire et l'actualité de la Russie, visent à politiser la production de connaissances.
En 2013, le collectif a fondé School of Engaged Art (« École d'art engagé ») à Saint-Pétersbourg et un espace d'exposition autogéré, Rosa's House of Culture (maison de la culture Rosa). Depuis ses débuts, il publie sous son nom une revue bilingue (russe / anglais) qui traite de l'actualisation des théories critiques par les pratiques artistiques.
Free Home University est un projet développé au croisement de l'art engagé, de la
pédagogie expérimentale et de l'activisme politique depuis 2014. Basée à Lecce en Italie, la FHU mène des investigations artistiques et des processus de recherche conviviale en impliquant artistes, agriculteurs, militants, demandeurs d'asile, universitaires, penseurs et faiseurs pour générer de nouvelles façons de partager et de produire des connaissances en faisant l'expérience de la vie en commun.