Une publication « performative » de l'auteure et chorégraphe Sara Gebran invitant le lecteur à s'immerger dans un monde d'intimité sociale.
Comme dans son précédent ouvrage Another Hole, Sara Gebran adopte un style d'écriture spéculatif afin d'éviter toute catégorisation. Une écriture qui s'approprie tout ce qui se passe sous ses yeux, films, actualités, blagues inspirées de la situation pandémique quotidienne, philosophie, livres sur l'art, sexe et désirs, performances, YouTube, Instagram et feuilletons. Quantum Society propose une poétique théorique délirante et hallucinatoire qui incite à accéder à un nouveau monde sans représentation que Sara Gebran nomme « NOTHING, BIG EMPTY, BIG NOTHING ». Composé de 550 micro-chapitres, Quantum Society voyage à travers une surabondance de sujets critiques, de réflexions personnelles, de divagations politiques, de paroles de chansons, de listes, capturant la vie globale contemporaine. Sara Gebran utilise la page comme une scène pour des pratiques chorégraphiques, et comme un espace public où les lecteurs se rencontrent (dans un temps quantique) pour vivre des imaginaires partagés. Les lecteurs sont considérés comme un public collectif, auquel on s'adresse également en tant que co-penseurs, co-écrivains et interprètes. Les instructions relatives aux émotions par couleur ou par disposition, et à la façon de chanter ce livre dès les premières pages, donnent au lecteur la possibilité d'assembler sa propre matrice émotionnelle et imaginaire. L'intimité étrange développée par Sara Gebran constitue un outil et un concept qu'elle appelle l'intimité sociale, inscrite dans la recherche sur la façon de réaliser, ensemble, une société plus ouverte, inclusive et solidaire, qu'elle déploie tout au long du livre.
Sara Gebran est une
chorégraphe, danseuse, professeure, écrivaine et urbaniste basée à Copenhague et à Lisbonne. Ses œuvres s'inscrivent dans le cadre de l'art de la
performance et intègrent vidéo, la photographie, le son et le texte, médiatisés par le corps dansant. Ses publications revendiquent l'auto-institution de son savoir propre, indépendamment de toute validation institutionnelle, suivant la conviction que les citoyens doivent rechercher d'autres systèmes de soutien civil, en particulier à une époque où les institutions et l'État sont incapables de répondre aux besoins de ses citoyens. Ses écrits, spéculatifs et déstabilisants, étudient, comme toutes ses œuvres artistiques, le fonctionnement du pouvoir. Son intérêt pour le mouvement l'a conduite à l'étude de la physique quantique, à partir de laquelle elle a développé une théorie pour une société quantique, la danse quantique, l'intimité sociale et la théorie de l'écart.
