Les collages réalisés par Tal R à partir de sa collection hétéroclite d'images et d'objets (livre d'artiste).
Garbage Man pourrait faire référence à Tal R lui-même en tant que collectionneur maniaque de ce que d'autres personnes qualifieraient de déchets. La collecte et l'agencement d'images font partie intégrante de sa pratique artistique et découlent d'une nécessité intérieure. Le mot yiddish kolbojnik (déchets, restes) traverse également le travail de l'artiste dans le titre de plusieurs de ses œuvres. Sa collection, que l'on retrouve dans les différents collages, consiste en un mélange éclectique d'« art tribal primitif », de chefs-d'œuvre de l'histoire de l'art, de pornos, de bandes dessinées, de photos privées, d'images d'enfance, de croquis et de livres d'images, et a été rassemblée par Tal R sur une période de 25 ans. Ces pièces, qui servent de modèles à l'artiste pour ses peintures et sculptures, évoquent, dans leurs associations d'éléments pseudo-encyclopédiques, l'Atlas mnémosyne d'Aby Warburg ou encore l'Atlas de Gerhard Richter.
L'artiste danois Tal R (Tal Shlomo Rosenzweig, né en 1967 à Tel Aviv, vit et travaille à Copenhague) crée des peintures dont les textures épaisses et les couleurs vives évoquent des associations avec le monde du jeu de l'enfant.
Son travail est influencé aussi bien par l'art outsider ou l'art des enfants que par les mouvements historiques comme l'expressionnisme, le symbolisme et le fauvisme – il utilise le terme hébreu kolbojnik (les restes) pour décrire la multiplicité de ses sources et influences. Tal R a été décrit comme un « peintre de peintres » en raison de l'aisance et de l'exubérance de son approche du médium. Le format des œuvres fait référence à la disposition de l'écran des jeux vidéo du début des années 80. Au croisement de la bande dessinée, du graffiti et du gribouillage sauvage, ses peintures pervertissent subtilement la naïveté d'un livre d'images dans un monde menaçant, archaïque et apparemment violent.