La dimension politique de la poésie rimbaldienne.
Rimbaud – c'est là ce qui fait de lui un poète d'exception – a d'emblée conçu et pratiqué la poésie politiquement.
Lecteur impitoyable, il eut tôt fait de débusquer chez Romantiques et Parnassiens tout ce qui faisait de leur poésie – manières, propos et matières – une alliée ou complice de choix de toutes les oppressions : religieuse, morale, politique, sociale, économique, familiale, sexuelle, etc. De cette lucide négativité, il fit œuvre – dans le contexte historique troublé et conflictuel des années 1869-1875 –, mettant en pièces avec rage et méthode chacune des composantes du « langage poétique » hérité : autant – sous couvert d'Harmonie, de Beauté et d'Absolu – de conditionnements mortifères, d'impératifs ou d'interdits asphyxiant dans l'œuf la moindre prise de conscience ou velléité d'émancipation.
« POète bRuYant, chercheuR de POuX, POusseuR de bouchons », Jean-Pierre bobillot a publié Rimbaud : le meurtre d'Orphée. Crise de Verbe et chimie des vers ou la Commune dans le Poème (éd. Champion, 2004). Il aggrave son cas…
Jean-Pierre Bobillot (né en 1950 à Paris) est un universitaire, critique
littéraire et
poète français. Acteur important de la
poésie sonore en France, fondateur ou collaborateur de nombreuses revues, organisateur, avec
Bernard Heidsieck notamment, de colloques sur la poésie sonore et la poésie action,
Jean-Pierre Bobillot se définit lui-même comme
POëte bruYant,
chercheuR de POuX,
POusseuR de bouchons.
« Réalisateur de textes », il a publié une vingtaine (trOP ?) de recueils de poésie, et plusieurs essais traitant de la poésie française de 1860 à 1925 : Rimbaud, Laforgue,
Apollinaire... et des « avant-gardes » européennes, principalement :
vocales,
scéniques et
lisuelles.