En 2016, Sébastien Roux présente
Succession de timbres avec un partiel en commun dans le cadre de l'exposition
Max Feed – Œuvre et héritage de Max Neuhaus, organisée par Daniele Balit au
Frac Franche-Comté. Le titre est une reprise et un résumé de deux phrases inscrites par Neuhaus sur la partie textuelle du dessin, trahissant d'emblée l'influence des œuvres de
Southwest Stairwell – l'expérience de la cage d'escalier et le dessin de Neuhaus. Il s'agit d'un ensemble de six enceintes parfaitement alignées et placées à égale distance sur une dizaine de mètres le long d'un mur. Comme chez Neuhaus, l'œuvre repose sur une succession de timbres. Mais Roux pousse à son comble le concept de succession et la description de Neuhaus de ce principe par une composition drastiquement systématique :
« La base du timbre à venir est un partiel du timbre précédent. Chaque haut-parleur représentant un partiel, un timbre est constitué quand les six haut-parleurs sont actifs. Une fois le timbre entretenu pendant une dizaine de secondes, les partiels disparaissent les uns à la suite des autres. Reste le dernier partiel qui va servir de pilier à la construction du nouveau timbre. »
« (…) Si Roux propose, comme Neuhaus, une certaine re-focalisation lors de l'écoute,
Succession de timbres avec un partiel en commun se différencie de
Southwest Stairwell dans son rapport entre forme et concept. Tandis que Neuhaus insiste sur une expérience perceptuelle indéterminée et refuse toute explication de l'œuvre, Roux livre les clés du déchiffrement de la construction de sa pièce à travers tous les éléments qui la constituent : titre, installation, composition, dessins. Les relations sonores, voire musicales – au sein de la pièce ainsi qu'entre l'œuvre de Roux et celle de Neuhaus – se reflètent en effet à travers ces différents éléments qui renvoient les uns aux autres. Par ailleurs, il est impossible de détacher l'expérience d'écoute de la réflexion autour du concept de l'œuvre qui, à son tour, renvoie à l'œuvre sur laquelle elle repose. »
Anne Zeitz
Sébastien Roux (né en 1977), diplômé du Master Atiam, formation pluridisciplinaire aux sciences de la musique, vient du rock avant d'entamer une carrière de compositeur de
musique électronique,
qu'il donne à entendre sous la forme de disques, de concerts avec projection de partitions graphiques, de séances d'écoute commentées avec dispositif de haut-parleurs, d'
installations ou de parcours sonores, d'œuvres
radiophoniques, de performances audiovisuelles
in situ, de pièces pour la danse, de ciné-concerts, etc.
Sébastien Roux imagine des situations d'écoute. À travers l'algorithme, le jeu, le mouvement, la spatialisation, le diagramme, il articule deux notions complémentaires : la perception de la forme et les formes de perception.
Ses œuvres récentes placent le concept de traduction au cœur de son travail.
Sébastien Roux collabore régulièrement avec l'auteure Célia Houdart, le designer / scénographe
Olivier Vadrot, les chorégraphes DD Dorvillier et Sylvain Prunenec.
Parallèlement, il travaille comme assistant musical à l'IRCAM avec les compositeurs Gérard Pesson et Georges Aperghis.
Voir aussi
Heller (Sébastien Roux & Eddie Ladoire).