Première monographie d'envergure consacrée à l'œuvre de Marion Baruch, cet ouvrage abondamment illustré couvre l'ensemble de sa carrière, des années 1960 aux productions textiles récentes, avec trois essais de Fanni Fetzer, Martin Herbert et Noah Stolz ainsi que de nombreux textes de commissaires d'exposition, d'amis et d'historiens de l'art proches de l'artiste, constituant un large aperçu de son travail et de ses méthodes.
Publié à l'occasion de l'exposition rétrospective de Marion Baruch au Kunstmuseum Luzern, au Magasin des horizons, Grenoble, aux Abattoirs, Toulouse, au Muzeul de Arta, Timişoara; et au Museo MA*GA, Gallarate.
Marion Baruch est une artiste roumaine née à Timișoara en 1929. Elle a vécu à Bucarest, en Israël, à Milan, à Paris (où elle s'est fortement investie sur la question des sans-papiers, entre 1994 et 2010), avant de s'installer à Gallarate en Italie. Marion Baruch apparaît comme une artiste insaisissable tant sa production emprunte des chemins multiformes. Son travail oscille entre le design, l'art relationnel dont elle est une des précurseures et la pratique d'atelier qu'elle reprend en transformant les rebus de l'industrie du textile.
Marion Baruch propose une œuvre au féminin, socialement engagée, et audacieuse, qui cherche constamment la remise en question de son statut en s'ouvrant toujours vers de nouvelles dimensions, parfois en marge du milieu de l'art par le biais de performances, d'installations et de sculptures au caractère contestataire à la fois politique et poétique. Son travail tardif a poursuivi cette recherche dialectique entre l'œuvre d'art et la société. Créées à partir de chutes de tissu de l'industrie textile, ces sculptures introduisent un dialogue entre deux forces immatérielles : l'espace et la mémoire. Le dialogue en tant que forme de création, le déchet en tant que forme potentielle, le vide en tant que forme du possible et la médiation comme acte de création, sont quelques-unes des règles du jeu que Marion Baruch a fidèlement respectées. Ce faisant, l'artiste se confronte aux thématiques du corps, du monde productif, et de la consommation de ressources.