Ce livre-somme invite à découvrir et questionner l'œuvre multiple du
chorégraphe Alain Buffard, héritier des grandes figures de la danse des années 1980, qui participa au renouvellement de la scène française en croisant sa propre histoire et ses mythologies personnelles avec nombre des problématiques de son temps, de la question du
sida à celle du
post-colonialisme. L'ouvrage, qui rassemble à la fois de riches témoignages, une large iconographie et des documents d'archives inédits, éclaire le parcours, les créations et la pensée d'un artiste qui, par sa radicalité et la fécondité de ses interrogations, a créé une œuvre complexe, toujours vivante et riche de questions non résolues, posées au monde et donc à nous-mêmes.
Il existe tant de raisons de considérer aujourd'hui l'œuvre du chorégraphe Alain Buffard. Héritier et danseur des grandes figures chorégraphiques des années 1980, Buffard est de ceux qui vécurent l'arrivée du sida comme un événement majeur. Résistant à la maladie, croisant sa propre histoire et ses mythologies personnelles, au fil de ses pièces, de ses expositions et de ses films, il a exploré nombre des problématiques de son temps. Par sa radicalité et la fécondité de ses interrogations, l'œuvre qu'il a élaborée, de Good Boy à Baron Samedi, a participé au renouvellement de la scène française.
Ce livre kaléidoscopique rassemble à la fois de riches témoignages, une large iconographie et des documents d'archives inédits. Il éclaire le parcours, l'œuvre et la pensée d'un artiste complexe, à la fois affirmé et secret, sans en réduire les visages multiples. On découvre Buffard jeune garçon bondissant et, plus loin, homme aux stigmates invisibles. On le voit jouer de néons comme Bruce Nauman ou, corps nu, cherchant sa danse dans les séquoias de Sea Ranch. Ailleurs, tout en mots, il déroule un vaste questionnaire servant de viatique pour mieux exister sur terre ou pour identifier, en tant qu'artiste et interprète, ce qu'on peut offrir au spectacle qui s'invente. Le voilà dialoguant de vive voix ou en silence avec son complice le philosophe Alain Ménil, avec la chercheuse Laurence Louppe ou la danseuse-chorégraphe Anna Halprin. Là, ce sont les réflexions acérées sur les modalités d'apprentissage et d'émancipation. Et puis, c'est le Buffard absent auquel on se substitue, post mortem, pour transmettre son œuvre.
En proposant des analyses, des traces de la pensée et des méthodes de travail du chorégraphe et une grande variété de documents, puisse ce livre alimenter le désir de questionner une grande œuvre et nourrir l'admiration d'un good boy. Et offrir comme le portrait éclaté d'une complexité toujours vivante, toujours riche de questions non résolues, de questions posées au monde et donc à nous-mêmes.
« Livre-somme où l'image le dispute aux textes, l'ouvrage collectif consacré au chorégraphe, penseur et passeur qu'était Alain Buffard en impose. Alain Buffard, Good Boy est une chorégraphie de mots et de visions, quelque part entre le souvenir et le présent. Buffard s'y fait pluriel, lui qui n'aimait rien tant que les masques. On y croise l'interpète des années 1980, l'auteur-chorégraphe des années 1990, le regardeur et le penseur. Un peu comme si l'histoire de la danse, la sienne mais pas seulement, s'imprimait sous nos yeux
[...]. Cet ouvrage [...] éclaire autrement ce parcours entre retrait de la scène, arrivée du sida et dialogue – comme celui avec la chorégraphe américaine Anna Halprin
[...]. Le bon garçon aimait les livres. Celui-ci ne lui aurait pas déplu. »
Philippe Noisette, Les Inrocks
« Avec Alain Buffard, Good Boy, sept ans après la disparition du chorégraphe, un livre passionnant retrace sa carrière [...]. Cet ouvrage beau et sensible va ainsi se déployer sous les yeux du lecteur à la façon abécédaire. Il n'en fallait pas moins pour s'approcher du mystère Buffard. »
Philippe Noisette, Sceneweb.fr
« Comment présenter et réfléchir l'œuvre d'Alain Buffard sans se contenter de rédiger une insipide biographie réduisant ses multiples travaux à la figure d'un unique personnage, ici venu du Haut-Jura, ou une monographie toujours anecdotique et partisane, voire un ouvrage académique qui finit par noyer une œuvre dans une histoire linéaire et téléologique ? Les éditeurs ont pris un parti intéressant. Leur ouvrage articule une riche iconographie et un kaléidoscope de textes proposés par 12 auteurs, le tout organisé en chapitres répertoriés par ordre alphabétique. Une belle impression sur papier ajoute son lot artistique au travail accompli. De sorte que "Good Boy", expression du titre, renvoie à la fois à une œuvre emblématique de Buffard (1998) et à la construction de cet ouvrage, construction éclatée, chorégraphique, offrant autant de parcours, de récits, de collaborations, de notices sur des œuvres, d'études, de repérages que de rencontres voire de démystifications (autour de sa carrière, de la notion de "rupture" sous laquelle on pense son œuvre, etc.). »
Christian Ruby, Nonfiction.fr
« En 2013, disparaissait à l'âge de 53 ans l'un des chorégraphes les plus marquants et créatifs de sa génération [...].
[Ce] livre collectif constitue une somme précieuse pour l'approche de cette figure méritant pleinement le qualificatif d'artiste chorégraphe. Bien plus qu'un hommage à la singularité de son art et à son inscription forte dans l'époque, cet ouvrage est une plongée qui multiplie les perspectives, à l'image des nombreuses facettes du créateur [...]. Il ressort de cet ouvrage kaléidoscopique la certitude d'un indéniable legs transmis par cet esprit remarquable qui aura marqué son temps, bien au-delà du strict champ chorégraphique. »
Patricia Brignone, Critique d'art
« Un livre somptueux, en forme de geste artistique, qui nous plonge dans la vie et l'œuvre d'Alain Buffard [...]. Un livre aussi savant qu'émouvant. »
Agnès Izrine, Dansercanalhistorique.fr
« Une somme, un abécédaire, un livre d'art, une œuvre d'art. »
Amelie Blaustein Niddam, Toutelaculture.com
« Ce travail monumental décortique les pièces dans un travail de recherche pointue qui n'exclut pas l'émotion. On navigue entre les entrées de cet ouvrage conçu comme un abécédaire, porté.e.ss par le travail photographique remarquable. »
Claudine Colozzi, Dansesaveclaplume.com
Figure majeure de la scène
chorégraphique française, Alain Buffard (1960-2013), danseur et chorégraphe assimilé au mouvement avant-gardiste dit de la non-danse, fondateur de la compagnie PI:ES en 1998, a créé une quinzaine de pièces, toutes caractérisées par un puissant rapport au corps non normé, tout à la fois intime et politique, entre humour et tragédie.
Formé à la danse par Alwin Nikolais, Alain Buffard fait la rencontre déterminante des chorégraphes américaines
Yvonne Rainer et Anna Halprin. Interprète pour
Daniel Larrieu ou Régine Chopinot entre autres, il signe
Good Boy en 1998, un solo aussi radical et direct qu'un manifeste. L'œuvre d'Alain Buffard est en perpétuelle évolution mais expose depuis ses débuts des problématiques récurrentes. Après une période marquée par les interrogations sur l'art, le corps et le genre, le chorégraphe prend la tangente dans des propositions qui ne permettent plus d'ignorer que la grande question de la danse c'est le corps, enjeu et lieu du politique. Sa dernière pièce,
Baron samedi, a été créée au Théâtre de Nîmes en 2012.