Une étude transdisciplinaire de la représentation des
végétaux et de leurs pouvoirs pour penser la question de l'animation, du
cinéma, de la
photographie et plus largement, celle de l'
image, à l'ère de l'Anthropocène et dans le contexte du « tournant végétal » à l'œuvre dans le domaine des sciences humaines aussi bien que de l'art contemporain.
Même si les végétaux ont longtemps été considérés comme des êtres moins vivants que les animaux, leur capacité à produire des formes complexes et des couleurs variées en fait des objets privilégiés d'admiration et d'expérimentation. De nombreuses sociétés mettent d'ailleurs en scène, souvent dans des contextes rituels, des processus vitaux tels que la croissance et la floraison des plantes ou la longévité des arbres. Dans le prolongement de ce désir d'exposer des qualités visuelles et morphologiques, la photographie et le cinéma, par les effets de magnification et d'accélération qu'ils rendent possibles, aident les humains à mieux voir, concevoir et imaginer la vitalité à l'œuvre dans le monde végétal.
Fruit d'un dialogue pluridisciplinaire engagé entre des
anthropologues, des
philosophes et des spécialistes en études visuelles et cinématographiques, cet ouvrage explore la capacité des images à découvrir l'animation qui parcourt les végétaux et à faire apparaître de nouvelles formes d'animisme dans les sociétés modernes.
« Ce riche ouvrage [rassemble] douze textes qui, au travers d'objets hétéroclites et par des approches et méthodes disciplinaires diversifiées, interrogent l'expressivité visuelle du végétal, ou plutôt, comme l'indique le titre du collectif, sa “puissance”, qu'elle soit biologique, formelle ou politique. Revêtant un caractère expérimental, la démarche n'était certes pas dénuée de risques, mais elle s'avère,
in fine, productive et stimulante [...]. Les différents textes constituent de précieuses bases de réflexion pour interroger la manière dont les images contribuent à élaborer certaines théorisations du vivant dans les sciences de la nature. »
Roxane Hamery,
Critique d'art
« Richement illustré, d'une haute tenue intellectuelle, le livre interroge les modalités par lesquelles les images nourrissent les théorisations du vivant [...]. Convoquant l'historiographie la plus novatrice (citons les travaux de Bruno Latour), avec des études de cas très diverses, tant chronologiquement que géographiquement, l'ouvrage montre la richesse d'un dialogue interdisciplinaire. »
Yohann Chanoir,
Archives de sciences sociales des religions
« À partir d'une réflexion sur les processus techniques de production d'images du vivant, ce livre œuvre à une nécessaire historicisation de la notion d'animisme dans les études cinématographiques [...]. Une des qualités certaines de l'ouvrage est d'avoir su réunir des spécialistes de disciplines variées, sans perdre pour autant une forte cohérence d'ensemble [...]. En somme,
Puissance du végétal et cinéma animiste revêt un rôle de passeur très important, et le lecteur curieux de chiasmes disciplinaires y trouvera un vivier de références, tant dans les articles eux-mêmes que dans les appels de notes souvent très détaillés et d'actualité. »
Marianne De Cambiaire,
Nonfiction
« Les crises climatique et écologique qui affectent nos sociétés inspirent des travaux novateurs sur la façon de penser la "nature" par les sciences humaines et sociales, et de nouvelles attentions au vivant. L'ouvrage collectif
Puissance du végétal et cinéma animiste. La vitalité révélée par la technique s'inscrit dans ces nouveaux courants de pensée. Informés par l'anthropologie qui invite à dépasser l'idée d'universalité de la distinction entre nature et culture, les auteurs étendent ces questionnements à la compréhension de l'image [...]. Ce livre ambitieux, foisonnant d'idées, de liens inattendus, de références et de ressources, est d'autant plus agréable à lire qu'il est doté d'une indéniable dimension poétique. »
Estelle Sohier,
Transbordeur
Seconde édition (2024).
Voir aussi
Expanded Nature – Écologies du cinéma expérimental.
Teresa Castro est maîtresse de conférences en études cinématographiques et audiovisuelles à l'Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3.
Perig Pitrou, directeur de recherche au CNRS, est membre du Laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France où il dirige l'équipe « Anthropologie de la vie ».
Marie Rebecchi est docteur en esthétique, spécialiste du cinéma d'avant-garde. Elle enseigne à l'Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 et à l'université de Lille 3.