Le catalogue de l'exposition éponyme du duo au CAPC, composée d'une
installation in-situ et d'un ensemble de performances publiques et
filmées. Un projet sur le renversement, confrontant réalités
entrepreneuriales, ouvrières et muséales.
Au CAPC, c'est un geste que Marie Cool Fabio Balducci exposent et
déclinent dans l'exposition « Rovesciamento » : celui du
renversement, au sens propre comme au sens figuré. Geste monumental
d'abord, celui de mise à la verticale d'une immense table de
conférence ; gestes de déversement et de détournement, ensuite, plus
contenus, comme autant de ricochets non moins violents de cette
« révolution ».
L'ouvrage de 64 pages, dont la réalisation graphique at été confiée au
Studio
Manuel Raeder, regroupe différentes vues de l'exposition. Il est
accompagné d'une interview qui éclaire le lecteur sur le projet qui a été
imaginé par Marie Cool Fabio Balducci pour la grande nef du CAPC, projet
éminemment politique et critique qui est né d'une confrontation entre des
réalités exogènes : celle d'une entreprise en liquidation, celle
d'ouvriers du bâtiment et celle d'un lieu d'exposition muséal.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme au CAPC, Bordeaux, du 8 mars au 19 mai 2019.
Depuis les années 1990, Marie Cool Fabio Balducci (née en 1961 à
Valenciennes, France, né en 1964 à Ostra, Italie, vivent et travaillent à
Paris et Pergola) développent, sous un double nom volontairement sans conjonction, un travail inclassable, ni pleinement
sculptural,
ni totalement
performatif,
pour lequel ils s'attachent à produire des formes signifiantes par le
biais d'actions relativement courtes, parfois répétitives, réalisées par
l'un ou l'autre, voire par d'autres, dans des espaces circonscrits
(l'atelier, l'espace d'exposition, etc.), à partir d'éléments normés du
monde
du travail (feuilles de papier A4, scotch, crayons, bureaux) et
d'éléments naturels comme l'eau ou le soleil. Réalisées en silence, ces actions prennent la forme de gestes simples et de courtes interventions : déplacer des crayons à un rythme régulier, tenir deux feuilles de papier l'une contre l'autre, verser une bouteille d'eau sur un bureau, ou suivre le soleil reflété par un verre. Les thèmes de la propriété, de la précarité et de l'assujettissement du corps au monde matériel sous-tendent leur travail rigoureux et modeste. Leur pratique a pris une dimension installative par rapport à l'espace d'exposition, offrant ainsi au public un espace d'échange et de réflexion par rapport aux enjeux de la société actuelle et à l'expérience que nous en faisons.