Le nouveau livre de la photographe française Estelle Hanania regroupe dix années de collaboration et de documentation autour du travail de Gisèle Vienne.
Monographie subjective dédiée à l'œuvre de la chorégraphe, le livre propose l'un des corpus d'images les plus denses d'Estelle Hanania, présentant un ensemble de photographies réalisées entre 2008 et 2019.
Pour Estelle Hanania, dont le travail a déjà fait l'objet de deux ouvrages publiés par Shelter Press, le corps humain est une source d'inspiration sans limite. Son habileté à capturer l'essence du travail de Gisèle Vienne, par son regard unique sur les corps et les objets, mais aussi en créant des ponts naturels entre ces spectacles et l'ensemble du son travail photographique, fait de ce nouvel ouvrage un élément majeur dans sa carrière.
Bousculant les canons du livre de spectacle vivant, It's Alive! pose un regard singulier sur le travail de Gisèle Vienne, invitant le lecteur à regarder hors du plateau, à se positionner à une distance nouvelle, mais aussi à envisager l'ensemble de l'œuvre de la chorégraphe sous un jour nouveau, le contenu du livre se déployant de façon sensible et libre, se détachant d'une approche chronologique ou thématique propre à ce type d'ouvrage.
Livre de photographie ambitieux et en complète résonance avec le catalogue de Shelter Press, c'est avec une émotion non dissumulée que ce titre, portant le numéro de référence SP100, s'inscrit comme un jalon essentiel de notre catalogue.
Us et coutumes : l'originalité du travail photographique d'Estelle
Hanania (née en 1980, vit et travaille à Paris) réside dans le fait qu'elle s'intéresse aux rites vernaculaires
en Europe comme au Japon, sans chercher, à l'inverse de
l'anthropologue ou du documentariste pur et dur, à en déceler le
mystère.
Une procession de géants dans un champs, un magicien sur un
parking, une grotte organique... Les ombres d'une identité singulière
se détachent d'un cadre pourtant non exotique, se révélant comme
une hallucination.
Diplomée des Beaux-Arts de Paris puis photographe primée au
Festival de photographie de Hyères, Estelle Hanania n'a pas peur de
la beauté, de l'esthétique pure, de l'étoffe ni du masque.
Pour autant elle n'est nullement dupée par les artifices du
déguisement, se tenant à une distance humaine, dans la lumière
naturelle, en silence.
Ses photographies représentent des portraits et des paysages
d'hommes devenus bêtes ou végétaux, d'un maître de marionnettes
englouti par ses poupées ; autant de figures chimériques incarnées
dans un absurde contemporain. Au second plan apparait ainsi une
voiture, une route, un parking ; des infrastructures banales qui
signifient qu'il ne s'agit pas vraiment de lieux spectaculaires, mais de
rituels extraordinaires nécessaires dans une communauté ordinaire,
d'un présent en syncope, imbriqué dans le réel comme un lychen
étrange sur un mur de béton.
Gisèle Vienne (née en 1976 à Charleville-Mézières, vit et travaille à Paris) est chorégraphe, metteur en scène et plasticienne. Multipliant les collaborations notamment avec l'écrivain Dennis Cooper, les musiciens Peter Rehberg et Stephen O'Malley ou le designer Patrick Riou, elle crée de nombreuses pièces avec sa compagnie fondée en 1999, et expose ses photographies et installations depuis 1999.