Après que Christian Désagulier se soit vu confier la composition poégraphique de
591 #5 par Jean-François Bory, voici un
591 #6 officialisant la
joint-venture avec la revue
Toute la lire dont il fut le directeur aux éditions TERRACOL et désormais promu rédacteur en chef de la revue internationale
591 pour que toute la lire !
La fusion sinon la recherche poursuivie du point eutectique, un renouvellement c'est-à-dire la continuation avec d'autres moyens, en jetant subrepticement des coups d'œil en arrière ce qui revient à regarder plus intensément devant, avec les moyens du bord du poème visualisé et concrétisé par Jean-François Bory ajoutés à ceux fourbis par Christian Désagulier.
Ainsi doté d'un capteur d'ondes poégraphiques émises à travers champs, lesquels seraient ceux de savoirs indistincts pourvus qu'ils soient sus à et par corps, c'est-à-dire éprouvés, techniques, scientifiques et humains dans le projet d'une revue-récit, selon l'expression d'Emmanuel Hocquard, celui de détecter les différences et les variations puis de les tracer dans l'espace référentiel d'une revue internationale, de les faire voir et entendre et espérons toute la lire à
591 !
Au sommaire : Nathalie Léger-Cresson au sortir de la
Grotte Chauvet, Marianne Ebel relisant
Les langages totalitaires de Jean-Pierre Faye, Claire Gillie mesurant l'aggravation des voix de femme et le mutisme de l'enfant, Christian Désagulier se souvenant de sa lecture
a capella de
L'excès-L'usine de Leslie Kaplan, avec la première partie de l'ouvrage intitulé
Allophonhics de Luc Champagneur et puis César Espinosa qui du Mexique dresse un panorama de la poésie visuelle et concrète à l'échelle internationale, avec des souvenirs imaginaires de Jean-François Bory près de Domenico Mennillo pour qui « la vie est ailleurs », une
rOmanse d'Olivier Domerg en regard des souvenirs d'enfance décisifs racontés par Demostene Agrafiotis du temps que les ânes parlaient aux gens, et puis des poèmes a, b, cinéphiliques de Jacques Sicard à propos de Marcel Hanoun et
Gilles Deleuze, des poèmes aussi mathématiques de Max Bense suivi d'une étude consacrée à Max Bill en poseurs d'équations sémantiques avant que Jean-Pierre Bobillot nous engage à (re)découvrir en précurseur cérébral René Ghil, et pour finir par une chanson d'amour d'Asnaqètch Wèrqu : car si « Des livres ! On n'en lys pas ! », à
591 si… et même qu'on en lit !
Jean-François Bory (né en 1938 à Paris, où il vit et travaille) écrit depuis l'âge de 4 ou 5 ans, comme beaucoup de monde. Il vit une enfance mouvementée en Asie, et fonde, à l'âge de 12 ans, avec des camarades de classe du lycée Hué au Vietnam, une revue littéraire, recopiée à la main en plusieurs exemplaires, intitulée
L'Encrier. Entre 1958 et 1961, il participe à la guerre d'Algérie dans le massif de l'Ouarsenis. En 1962, il reprend des études puis travaille à l'A.F.P.
À New York, en 1968, Bory publie l'une des toutes premières anthologies de
poésie visuelle internationale. Après avoir pris son temps et s'y être préparé, il se débarrasse de toute activité salariée en 1972, à 34 ans, et n'y revient jamais. Au début des années 70, alors que le
dadaïste Raoul Hausmann avait quasiment sombré dans l'oubli, Bory publie
Raoul Hausmann et Dada à Berlin (L'Herne, 1972) et organise la même année, une exposition de cet artiste au Studio Brescia (Italie). Il perd un œil en 1977. Bory a publié dans de nombreuses revues, en a fondé certaines (
L'Humidité,
591) et codirigé d'autres (
Celebrity Cafe,
Approches). Il participe à des lectures, des expositions et des performances à travers le monde.