Béatrice Cussol poursuit son épopée poétique et
propose un roman ou plutôt une expérience d'écriture ouverte où la critique du roman l'a conduite. L'étrangeté cruelle de l'œuvre plastique de l'artiste trouve ici son écho implacable, dans une épopée qui tord et cisèle l'écriture de sa langue déconstruite.
Après Merci (2000), Pompon (2001), Diane ? (2003), Sinon (2007) et Les Souffleuses (2009), Béatrice Cussol revient au roman expérimental. Chaque phrase y contribue dans son inquiétante imprévisibilité, les curieuses impropriétés, les dérapages, déboîtements, déplacements qui la dérèglent donnant à la langue une leçon désinvolte de contemporanéité et une torsion ironique qui vaporise le récit. Ici tout est dévié, instable, néologique, aventureux, à l'écoute des refoulés comme des colères.
Diplômée de la
Villa Arson à Nice en 1993, Béatrice Cussol (née en 1970 à Toulouse) vit et travaille à Malakoff. Connue pour sa pratique engagée du
dessin, elle détourne la technique de l'
aquarelle, ce médium du loisir des femmes, des peintres du dimanche, etc. au profit d'une œuvre
féministe, où elle déjoue les clichés féminins (sorcières, érotismes, etc.).
Elle a également publié plusieurs livres que l'on pourrait qualifier de romans expérimentaux :
Merci (2000) et
Pompon (2001) aux éditions Balland,
Sinon (2007) et
Les Souffleuses (2009) aux éditions Léo Scheer.
Présent dans les collections publiques suisses et françaises, son travail a fait l'objet d'expositions monographiques (Villa Arson, Nice ;
Mamco, Genève ; Stockholm; etc.) et collectives (Yerba Buena Center for the Arts, San Francisco, USA ; Brooklyn Museum, New York ; Musée départemental d'art contemporain de Rochechouart). Elle a été pensionnaire de la Villa Médicis de 2009 à 2010 et enseigne à l'École des Beaux-Arts de Rouen.