Au croisement de la philosophie, des arts et des lettres, de l'anthropologie, des sciences politiques et des sciences naturelles, cet ouvrage propose une réflexion collective sur le mythe de l'abondance comme ressource imaginaire et source de compréhension de notre inconséquence et de notre folie, et comme outil dont dispose toute communauté humaine, malmenée par la globalisation, pour se réinventer.
Ces pages proposent une réflexion sur le sujet de l'abondance, de la pénurie, des ressources, de la prédation humaine, du besoin, du nécessaire, de notre peur de manquer, de nos mythologies, nos frustrations, mais aussi de nos responsabilités.
Elles n'ont pas la prétention à épuiser cette question urgente et essentielle de l'abondance : les grands mythes dans leur diversité mettent en lumière les peurs qui nous accompagnent depuis l'aube de l'humanité, disparaître, manquer, souffrir… Et l'Art révélant notre prétention à échapper à notre condition, ramène dans le champ des représentations ces peurs qui sont autant de forces structurantes, l'art nous permet de penser, selon des conceptions plurielles de l'espace et du temps, la multiplicité des relations possibles que l'être humain a toujours entretenues avec les espaces qu'il habitait afin d'assurer sa survie.
Tentons d'assumer la responsabilité de nos générations de construire une nouvelle compréhension du monde dans lequel nous vivons car ce monde a changé et l'être humain n'est pas étranger à ce changement. Nous pouvons notamment faire de notre débordement actuel face aux questions environnementales et éthiques une occasion d'ajuster nos représentations. Les basculements en cours invitent en effet à tisser des liens entre les différentes façons de réfléchir à des problèmes qui peuvent survenir en des points géographiquement très éloignés, au pôle Nord, en Afrique, à Fukushima… mais qui nous concernent tous, nous le savons maintenant, de très près.