Cette monographie constitue la première vue d'ensemble des travaux de l'artiste chilienne. Peintre d'espace témoignant de l'instabilité des structures humaines, Christiane Pooley a développé un univers singulier qui navigue entre le sublime, le
politique et la
mélancolie. Avec des textes de Marie Maertens et Laura Morrison.
Christiane Pooley se fraye un chemin par la peinture à travers les strates de la mémoire et de l'histoire. Le paysage est prédominant, il accueille avec tendresse des figures et des événements complexes, des tensions irrésolues baignées par une lumière singulière.
Tenant autant du rêve que du documentaire, son œuvre place l'observateur dans un entre-deux indéfini. Le socle qui nous soutient semble vaciller. Les couches de temporalité – le passé et le présent –, s'unissent, collaborent, se bouleversent. Nous absorbons ces relations
via une certaine résonance visuelle, des scènes récurrentes, des études du passage du temps.
Ses tableaux entretiennent un profond rapport avec le
Romantisme, associé à une vision contemporaine de l'exploitation de l'espace, des perspectives en mutation, des simultanéités et des dissonances. Christiane Pooley apprend en peignant, et continue de nous offrir une danse avec le sublime, le politique et la mélancolie.
La
peintre chilienne Christiane Pooley (née en 1983 à Temuco de Chile, vit et travaille à Paris) s'intéresse au potentiel des images à capturer des façons de voir et de ressentir, ainsi qu'aux notions de territoire et de territorialité. S'inspirant d'images et de récits issus de l'histoire de son pays ou de sa vie personnelle, elle met en scène des
voyageurs, des vagabonds, des migrants ou des touristes au cœur d'
arrière-plans abstraits, de
paysages ou d'espaces domestiques. La déconstruction partielle de l'illusion picturale, ainsi que les superpositions oniriques d'espaces disparates, font apparaître dans son travail une fragilité en suspension évoquant la précarité des constructions sociales telles que le sentiment d'appartenance ou l'
identité.