Première monographie, avec des textes de Beatrix Ruf et de Gregorio Magnani, ainsi qu'un entretien avec Carl Freedman, qui apportent un éclairage théorique sur un étonnant travail de synthèse de styles et de thèmes d'origines et d'époques a priori peu conciliables.
Connue pour ses figures féminines en terre mélangeant des références à la sculpture classique et à l'expressionnisme, Rebecca Warren (née 1965 à Londres) s'approprie des techniques et un domaine d'expression jusqu'ici exclusivement masculins. Les sculptures évoquent ainsi une sexualité féminine monstrueuse dans un canon expressif très marqué par la question du « genre ».
L'œuvre de Warren renvoie aussi bien aux maîtres de l'histoire de l'art (Degas, Rodin, Boccioni, Picasso, Fontana, les expressionnistes allemands et les néo-expressionnistes) qu'à Robert Crumb. Il rappelle aussi les travaux de Martin Kippenberger, les sculptures en argile de Fischli & Weiss, et l'agressivité visuelle des œuvres de Sarah Lucas, mêlant culture populaire et avant-garde, mouvements féministes et psychologisme.