Foie gras de jeune fille, cygne blanc saupoudré de cocaïne… Un livre de recettes iconoclastes mêlant corps et esprit, sauvagerie et érotisme, plaisir des sens et humour noir. Avec une postface de Rudy Ricciotti.
Myriam Boisaubert signe ici un livre étrange, publication d'artiste à la fois drôle et dure, d'une provocation teintée parfois de cynisme, qui mêle légèreté et sauvagerie, brutalité et délicatesse, sensualité et dignité farouche. Ce livre se présente comme un livre de recettes (recettes iconoclastes et « terroristes »), illustré de photographies représentant un corps de chasseresse (ou cueilleuse, ou carnassière, ou pêcheuse…) en lutte avec la nature, ou encore une femme dont la sauvagerie la sauvera d'un univers où l'on ne sait plus trop qui est le prédateur de qui…
Plasticienne et poète, Myriam Boisaubert vit son enfance dans une petite maison en bordure de l'une des plus grandes forêts de France à Haguenau. À l'âge de 5 ans, elle s'invite seule dans la forêt sombre pour y cueillir des fleurs. Elle entame un dialogue avec les anémones, les violettes, les feuilles et les épines qui lui enseignent que l'ornement n'est pas un crime, se construit aux odeurs d'humus et d'ail des ours, parle couramment le dialecte des champignons et déracine à 6 ans un jeune chêne qu'elle replante ailleurs, celui-ci atteignant aujourd'hui 15 m de haut. À son adolescence, elle retourne dans cette forêt noire où elle rencontre les ombres des chevaliers Teutons et s'initie au combat par la séduction. Devenue sorcière et rebelle, elle fréquente en vain les comiques arts décoratifs de Strasbourg, dont elle est exclue cinq ans plus tard au motif d'apostat. Enfin debout devant le miroir, elle étudie les mouvements de son corps pour mieux envisager la cuisson. Puis teste avec sa langue, sa bouche et son sexe des herbes non comestibles et goutte aux boues, aux limaces, aux serpents, farcit le corbeau et rôtit la chauve-souris sur fond musical rock extrême.