Un lexique pour réfléchir sur les émeutes de 2005.
Septembre 2005 : un jeune anonyme « étranger » (la couleur de la peau…) est renversé par un chauffard. Ce drame ordinaire ne se passe pas n'importe où, mais dans une petite ville de la banlieue parisienne, zone de la « mise à l'écart », où la violence couve, toujours…
Cette réalité, constamment niée ou mythifiée selon les besoins du moment, Yves Buraud fait mieux que de nous la raconter : il nous donne les éléments pour la mieux comprendre, à travers ce roman sous forme de lexique… « Agonie-sous-bois » est le surnom donné par un journaliste à cette ville de banlieue où s'est passé, le soir du 12 septembre 2005, ce triste fait divers, qui sera à l'origine de heurts violents entre les jeunes du quartier et la police.
Plus que la énième fiction témoignant de ce genre d'histoire, l'auteur s'attache ici à interroger la langue (mot, expressions, termes typonymiques, etc.) utilisée pour construire l'événement. Et, à travers ce lexique, se raconte beaucoup plus qu'un banal accident : c'est toute la vie-même des banlieues qui, petit-à-petit, s'écrit.
Nous interrompons l'ensemble de nos programmes pour vous faire part d'évènements violents vécus et écrits à Agonie-sous-Bois, ville située en zone dite « sensible ». Ici le lecteur croisera un inconnu agonisant sur la chaussée, un observateur nommé Raskolnikov, un ministre de l'intérieur connu de tous pour l'étendue de ses ambitions, un sous-commissaire urbain et son rival, expert en sécurité…
Yves Buraud (né en 1964, vit et travaille à Bagnolet) est artiste et écrivain. Dans son travail, il interroge les signes de pouvoir dans l'
architecture et le mobilier urbain, ainsi que les modes de communication urbains, principalement en banlieue.