Un roman sur la vie de la chanteuse américaine, éloigné des conventions habituelles du genre
biographique. La langue singulière de Véronique Bergen entre en écho avec le parcours révolté de Joplin, voix du blues
psychédélique et figure contre-culturelle.
« … La jeunesse américaine s'apprête à se révolter contre le modèle standard de l'existence, contre les ersatz de vie, la loterie de monotonie, d'abrutissement programmé imposés aux enfants du baby boom. Très tôt, Janis prend conscience qu'elle ne veut plus d'une voix lisse, en apesanteur, qui lèche les bottes du pouvoir et conforte les mises en plis des cerveaux. Ce n'est pas seulement la drogue, l'alcool qui ont rendu sa voix rauque, rugueuse, qui l'ont épaissie. Elle a choisi l'écorchure comme un manifeste esthético-politique, une déclaration de guerre à l'
American Way of Life et au
bel canto mélodieux. »
Ce roman raconte la vie de Janis Joplin, artiste chanteuse qui, à l'instar de toute une génération, se révoltera contre l'
American Way of Life. Rejetant le rêve américain, sa morale oppressive, son traditionnalisme obtu et sa promesse de vie aseptisée, elle se bat en faveurs du droit des Noirs américains, vit pleinement sa musique hors de toute contrainte, tout en brûlant la vie en affamée, se perdant, lumineuse, dans l'alcool, la drogue et le plaisir. Dans ce récit sous tension, on croise également Jim Morisson et Jimmy Hendrix, autres membres du club des 27 – ainsi que Ferlinghetti, l'un des apôtres de la
Beat Generation. C'est tout un pan de la contre-culture américaine qui palpite sous nos yeux, en insufflant dans nos cerveaux une écriture aussi débridée que les volutes libératoires et fantasmatiques du LSD…
Véronique Bergen (née en 1962 à Bruxelles, où elle vit et travaille) est docteur en
philosophie (thèse sur l'ontologie de
Gilles Deleuze, Paris VIII, 2000), auteure d'essais, de romans, de
poèmes, d'articles en philosophie, et membre du comité de rédaction de la revue
Lignes.