185 photographies d'objets du quotidien fabriqués clandestinement par les détenus d'établissements pénitentiaires de la Suisse romande.
Les objets présentés dans cet ouvrage sont des répliques fonctionnelles d'ustensiles que nous utilisons dans notre vie quotidienne, en dehors des murs de prison. Réalisés à partir de matériaux bruts, ils témoignent d'une compétence et d'une inventivité extraordinaires, dans le contexte hostile du pénitencier : privations et contraintes multiples, espaces exigus, matériaux bon marché, manque d'outils, surveillance constante et nécessité de dissimuler ces créations. Les matériaux disponibles ont été modifiés, combinés et réutilisés, perdant ainsi leur fonction d'origine pour devenir quelque chose de nouveau, doté de nouvelles propriétés. Tous les objets ont été photographiés sur place, en prison, dans un style archivistique. Sous l'éclairage artificiel neutre, ils ressemblent à des produits industriels présentés à des fins publicitaires. L'ensemble photographique est accompagné d'un texte de Didier Fassin.
Mélanie Veuillet (née en 1989 à Sierre en Suisse) a étudié à la HEAD – Genève et à la Gerrit Rietveld Academie d'Amsterdam. Dans son travail, Mélanie Veuillet s'attache à documenter les formes d'organisations humaines, à examiner les conceptions qui vont de pair avec l'aliénation, le contrôle et la surveillance. Elle a notamment présenté ses œuvres lors des expositions « Sturm der Liebe » (Établissement d'en Face, Bruxelles, 2016) et « Some Gallerists » (The Duck, Berlin, 2015) ainsi qu'au Swiss Design Awards (Bâle, 2015). Depuis 2013, elle codirige l'espace artistique Marbriers 4 à Genève.