Les écrits du peintre russe banni à l'époque soviétique, dans lesquels il explique sa conception d'une toile et son intérêt pour le tableau en lui-même, qu'il privilégie à la peinture, accompagnée d'une œuvre originale signée.
“Indésirable” pour les officiels de la culture, les critiques, le système, Erik Boulatov était, en Union Soviétique, celui qu'il fallait mieux entourer d'une chape de silence. Sa première exposition à Moscou en 1965 fut fermée au bout de quarante-cinq minutes, le public évacué, les toiles remballées.
Dans Tableau et peinture, texte bilingue français / russe (traduction en regard des fac-simile du manuscrit), il explique sa conception d'une toile ainsi que son intérêt pour le tableau en lui-même, qu'il privilégie à la peinture.
« Pour moi, le tableau représente le modèle de l'univers. Sa place se trouve entre moi et le monde extérieur qui n'a rien de fiable : tout vogue, se transforme, il n'y a rien sur quoi s'appuyer. Il n'y a que le tableau qui peut servir d'appui sûr et c'est pourquoi je me tourne vers lui pour essayer de donner une structure au chaos de l'univers qui m'entoure. »
Erik Boulatov
Edition limitée à 285 exemplaires signés par l'artiste et numérotés.
Erik Boulatov, né en 1933 à Sverdlovsk, dans l'Oural, a suivi des études artistiques dans le célèbre institut Sourikov à Moscou qui dispensait un enseignement rigoureux où les noms de Malévitch, Kandinsky ou Chagall étaient proscrits. Boulatov, excellent dessinateur, vécu de ses travaux d'illustrateur pour livres d'enfants. En 1988, il réalise sa première exposition personnelle à la Kunsthalle de Zürich puis au Centre Pompidou. Il partira vivre à Paris en 1991 et son œuvre bénéficiera alors d'une visibilité qu'elle n'avait jamais connue. Il exposera à la galerie Dina Vierny en 1992 – où il avait déjà été présenté en 1972 dans une exposition collective –, à la galerie Phyllis Kind à New York en 1994, au Musée Maillol à Paris en 1999 avant que la galerie Tretiakov à Moscou ne lui consacre sa première rétrospective en Russie en 2003. Il a exposé au MAM de la ville de Paris en 2007, à la Fiac et à la galerie Pièce Unique à Paris.