Filmé dans les galeries désertes de divers
musées parisiens, le projet vidéo
Somniculus d'Ali Cherri exprime la tension entre la vie des objets morts et le monde vivant qui les entoure, mettant en évidence leur valeur idéologique. Cette publication accompagne et prolonge la réflexion de l'artiste libanais (dans le cadre du programme « Satellite » organisé par le Jeu de Paume et le CAPC).
Publié à l'occasion de la double exposition éponyme au CAPC musée d'art contemporain de Bordeaux, du 2 février au 30 avril 2017, et au Jeu de Paume, Paris, du 14 février au 28 mai 2017.
Initiée en 2007, la programmation Satellite du Jeu de Paume est dédiée à la création contemporaine. Depuis 2015, le Jeu de Paume et le CAPC musée d'art contemporain de Bordeaux organisent conjointement ce programme d'expositions, assuré dès sa création par des commissaires d'envergure internationale (Fabienne Fulchéri, María Inés Rodríguez, Elena Filipovic,
Raimundas Malašauskas, Filipa Oliveira,
Mathieu Copeland, Nataša Petrešin-Bachelez, Erin Gleeson et Heidi Ballet). Pour cette édition 2017, intitulée « L'économie du vivant », le Jeu de Paume et le CAPC musée ont convié Osei Bonsu, commissaire d'exposition et auteur basé à Londres.
Prenant pour base le support
filmique, la programmation sera interdisciplinaire, invitant à un dialogue effectif et ciblé avec l'image mouvante. « L'économie du vivant », qui s'ouvrira avec Ali Cherri et se cloturera avec
Jumana Manna, est tournée vers la transmission et la préservation de l'histoire en tant que réceptacle de la mémoire vivante. Ces confrontations ouvriront l'espace propice à l'exploration du temps et de la temporalité que mènent
Steffani Jemison et
Oscar Murillo, dont les pratiques formelles mettent en évidence une poétique des gestes physiques influencée par ces facteurs socio-économiques que sont les usines, les projets d'aménagement urbain ou les parcs publics.
Les expositions de la programmation Satellite s'accompagnent de quatre publications, confiés chaque année à des graphistes indépendants. Les expositions de L'économie du vivant sont également présentées au Jeu de Paume à Paris et à la Maison d'Art Bernard Anthonioz à Nogent-sur-Marne en 2017.
Le vidéaste et artiste visuel Ali Cherri (né en 1976 à Beyrouth, vit et travaille à Paris et à Beyrouth) est diplômé d'une licence de graphisme à l'Université américaine de Beyrouth et d'une maîtrise d'arts du spectacle à DasArts, Amsterdam.
Appartenant à une génération d'artistes libanais·es né·es pendant la Guerre Civile, dont la pratique a été fortement marquée par ce contexte d'instabilité, il explore dans son travail la place de l'objet archéologique dans la construction des récits historiques, et les déphasages temporels entre des mondes anciens et des sociétés contemporaines, dont les logiques tendent entre la constitution d'une origine fondatrice et le mythe d'un progrès illimité. Il met à nu les mécanismes de la conservation archéologique en explorant notamment l'histoire des ruines et de la cartographie dans le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord des périodes pré- et postcoloniales.
Son travail a été présenté, entre autres, à la National Gallery (Londres), au Musée d'Art Contemporain de Lyon, à la Solomon R. Guggenheim Museum (New York), à la Gwangju Biennale en Corée du Sud. En 2022, il a participé à l'exposition internationale de la Biennale de Venise, où il a reçu le Lion d'Argent.