« Depuis 12 ans le couple d'artistes écrit à quatre mains une poésie complètement hallucinée empruntant au polar et à la science-fiction. Humour caustique, visions apocalyptiques et télescopages délirants décrivent un monde où toute la démesure du nôtre semble s'être agrégée en des figures jusqu'alors inédites, logée dans des fantasmes et croyances d'un genre nouveau et lâchée dans des scénarios barbares à l'inventivité jamais démentie par l'Histoire. »
Marguerite Pilven
« Sommes-nous prêts à la tempête et aux déluges des mots, à traverser l'érosion grêleuse de notre époque dans la confluence d'un prisme et d'un spectre verbal diluvien qui détournent, brisent ou reformulent nos vocabulaires dans une
gigantomachia ? Sommes-nous prêts à perdre racine dans le flux délétère de l'incertitude quantique d'une nouvelle précision microscopique pointant les viralités et les métastases qui nous gangrènent le langage et nous pétrissent de certitudes ? Sommes-nous prêts à la pluriversalité idiolecte d'inventeurs de langages, d'inventeurs de métaphores, qui dans le
continuum d'une poésie
kinok nous donnent à voir une forme de post-exotisme délirant ou une fin du monde atomisée à la centrifugeuse poétique se métamorphose en la simplicité de
moki qui annoncent la fin possible d'un hiver comme les dernières images de Matha de Poudovkine, où la glace qui fond s'incarne, renvoi attractif à la mutation révolutionnaire. Sommes-nous prêts ? À savoir, nous laissons-nous encore ouverts à l'impossible de tout vrai langage comme l'exigeait Artaud en son temps dans
Ci-gît… »
Extrait de la préface de
Philippe Boisnard.
Édition augmentée d'une clé USB avec les contes audios des auteurs dont certains des textes sont rassemblés dans UV.
Depuis leur rencontre, en 2001, l'œuvre conjointe de Magali Daniaux et
Cédric Pigot (nés respectivement en 1976 et en 1966, vivent et travaillent à Paris) est marquée du double sceau de l'expérimentation et de la performance. Leurs pièces mêlent des médias divers et associent des registres opposés avec une prédilection pour les correspondances entre
science-fiction et
documentaire, ingénierie de pointe et contes fantastiques, matériaux lourds et sensations fugaces. Aux installations et objets, dessins et collages de leurs débuts se sont progressivement ajoutés des expérimentations et gestes artistiques plus immatériels.
Vidéos,
créations sonores,
musique,
poésie, recherches olfactives, œuvres virtuelles aux confins de l'
art numérique ont formé un cycle d'œuvres consacré aux étendues Arctiques et qui abordent des problématiques liées au
changement climatique, les questions
économiques,
politiques et géostratégiques, le développement
urbain et la gestion des ressources
alimentaires.
Leur travail a notamment été montré au Musée du
Jeu de Paume à Paris en 2014, à la Biennale d'Architecture de Venise en 2014, au Barents Spektakel en Norvège, en 2013, à l'opéra d'Oslo pour le festival Ultima en 2011, au
Palais de Tokyo à Paris en 2011, à la Qui Vive International Biennial à Moscow en 2010. Ils ont été lauréats de Villa Médicis hors-les-murs en 2003 (Chine), residents à la Cité Siam à Bangkok en 2005 et au Dar Batha à Fez au Maroc en 2013, à l'Académie Schloss Solitude à Stuttgart en 2015 et 2016. En 2010 ils sont finalistes du prix COAL, Art et Environment.
Voir aussi
Cédric Pigot.