La première anthologie en français des écrits et entretiens de Max Neuhaus, figure cruciale de l'expérimentation en musique électronique aux États-Unis et pionnier des arts sonores.
Des articles détaillant les enjeux esthétiques de son travail, à ses prises de position critique dans la presse, en passant par les textes de catalogues, entretiens, notices et autres documents de recherche, l'œuvre textuelle de Max Neuhaus (1939-2009) est à l'image de son activité artistique : à la fois riche, ancrée dans les problématiques contemporaines et touchant, à travers le fil rouge que constitue le son, à des sujets particulièrement variés, où l'artiste endosse tour à tour les habits du scientifique, de l'ingénieur, de l'architecte, du designer sonore, ou encore de la critique sociale et institutionnelle.
Cette anthologie présente, pour la première fois en langue française, une sélection traduite des écrits et entretiens de Neuhaus, comprenant notamment plusieurs inédits et organisée selon une lecture s'attachant à dégager les principales lignes de fuite qui animent sa recherche foisonnante. La première partie s'intéresse à la problématisation contextuelle de l'écoute, comprise au carrefour de ses dimensions physiologique, technologique, sociale et culturelle, et dont dépend le renouveau critique d'une pensée de l'attention. La partie suivante regroupe un ensemble de textes où se dessine, au fil des années et des remises en cause esthétiques, l'émergence d'un paradigme sonore émancipé du musical et trouvant dès lors, chez l'artiste, son épanouissement dans le champ des arts plastiques. Les questions liées au design sonore et à l'environnement occupent la troisième partie et constituent un important domaine de recherche dans l'évolution du travail de Neuhaus. C'est ici une approche singulière de l'écologie sonore qui se fait jour. Formulée dans le sillage de son intérêt pour l'attention contextuelle de l'écoute et résolument inscrite dans des préoccupations urbaines, la position défendue par Neuhaus invite au passage à reconsidérer l'historiographie de ce champ d'études. La dernière partie réunit enfin les différents textes, documents et entretiens rédigés et donnés par Neuhaus qui simultanément interrogent et projettent, du point de vue sonore, les transformations sociales et esthétiques inhérentes à l'avènement des réseaux, investissant la communication orale au sein d'une communauté déterritorialisée d'une véritable politique de l'auralité.
« Un ouvrage qui fera date. »
Anne Zeitz, Critique d'art
Daniele Balit est commissaire d'expositions, théoricien et historien de l'art, vivant à Paris. Il est professeur d'histoire de l'art et de culture générale à l'Institut supérieur des Beaux-Arts de Besançon. Il est membre fondateur de la plateforme curatoriale 1:1projects à Rome et initiateur de Birdcage, galerie temporaire et itinérante autour des pratiques sonores. Docteur en histoire de l'art (Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne), sa thèse porte sur l'origine des expérimentations sonores et sur leur impact dans les contextes d'exposition. Grâce au soutien à la théorie et critique d'art attribué par le Cnap en 2014, il poursuit cette investigation par un travail sur la figure et l'héritage de l'artiste Max Neuhaus. Ses activités de recherche concernent la question de l'in situ, de l'espace public, de l'extra-muros ou de l'intervention discrète.
Matthieu Saladin, artiste et musicien, vit et travaille à Paris.
Il est maître de conférences en arts sonores à l'université Paris 8, membre de l'équipe TEAMeD au sein du laboratoire Arts des images et art contemporain (AI-AC) et chercheur associé à l'institut ACTE (université Paris 1 – Panthéon – Sorbonne, CNRS UMR 8218). Sa recherche théorique porte principalement sur l'art sonore et les musiques expérimentales. Il codirige la collection Ohcetecho aux Presses du réel, participe aux comités de rédaction des revues Volume! et Revue et Corrigée, et est directeur de rédaction de la revue de recherche Tacet.
Max Neuhaus (1939-2009) est un artiste américain. Il a commencé sa carrière comme interprète du répertoire pour percussions des musiques expérimentales dans les années 1960 (Stockhausen, Cage, Feldman, etc.), pour ensuite se consacrer au travail du son dans le champ des arts plastiques, à travers notamment des interventions dans l'espace public sous forme d'installation sonore (dont il forgera le terme), ainsi qu'au design sonore. Artiste de renommée internationale, ses œuvres sont présentées de manière permanente à Times Square, New York, USA (Dia: Beacon) ; la Kunsthaus de Graz, Autriche ; le Castello di Rivoli, Museo d'Arte Contemporanea, Italie ; CAPC Musée d'Art Contemporain de Bordeaux ; le AOK Building de Kassel et la ville de Stommeln en Allemagne. Il a par ailleurs eu des expositions au MoMA, au Whitney Museum of American Art, à New York ; à l'ARC, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris ; le Centre National d'Art Contemporain de Grenoble ; la Kunsthalle de Bâle et la Kunsthalle de Bern en Suisse ; il a participé également aux Documenta 6 et 9 de Kassel et à la Biennale de Venise).
Edité par Daniele Balit et Matthieu Saladin.
Textes de
Daniele Balit & Matthieu Saladin, Max Neuhaus, entretiens avec Max Neuhaus par
Greg Desjardins, Ulrich Loock, Arthur Danto, Lucio Pozzi, Jean-Yves Bosseur, Hans Ulrich Obrist, Patrick Javault, Ron Kuivila, William Duckworth, Carolyn Christov-Bakargiev, Peter Traub.
Traductions de l'anglais (États-Unis) par Marie Verry.
Publié avec le soutien de l'université Paris 8 (TEAMeD, AI-AC) et du Labex Arts H2H.
paru en février 2019
édition française
13 x 17 cm (broché, jaquette américaine, couv. en affiche pliée)