Robert Lebel fut tout à la fois critique d'art, poète, essayiste et expert en peinture ancienne. Exégète de
Marcel Duchamp dont il a écrit la première monographie, ayant aiguisé son regard sur l'art au contact de ses amis Robert Desnos, André Breton et Max Ernst, il importait de mesurer la part prise par le surréalisme dans sa vie et plus précisément dans ses productions critiques et théoriques. […] On s'aperçoit rapidement à la lecture de ce recueil qu'il est proprement impossible de caractériser les intérêts et engagements surréalistes de Robert Lebel d'une manière simple ou univoque, puisque l'auteur apparaît tour à tour dans ces pages comme un adepte, un témoin ou un subtil analyste du mouvement. On vérifie aussi que, promenant son « œil hyperlucide », comme a pu l'écrire André Breton, pour explorer, de Matta à
Isabelle Waldberg, de Tanguy à Ernst, le surréalisme dans sa grande diversité, il aura su affirmer ses passions dans une écriture à la fois somptueusement classique et libre. Finalement, si Robert Lebel nous aide à mieux saisir cette tendance artistique majeure du XXe siècle, c'est parce qu'il a été soucieux de répondre, tout au long de son existence, à une question qui lui a un jour été posée et qu'il nous incite aujourd'hui à prendre à nouveau en charge : « Où en sommes-nous avec le surréalisme ? »
Robert Lebel (1901-1986) fut poète, romancier, essayiste, historien de l'art, expert en tableaux anciens. Il participa aux activités et publications des
surréalistes et fut en 1959 l'auteur de la première monographie consacrée à
Marcel Duchamp.
Robert Lebel est le père de
Jean-Jacques Lebel.