Les fresques graphites d'Amandine Urruty, foisonnantes et enfantines, rappellent autant Jérôme Bosch que Roald Dahl. Une œuvre baroque peuplée de créatures anthropomorphes évoluant dans un univers bubblegum à gravité modulable qui, de détails maniaques en sfumatos aériens, se trouve magnifié par l'extraordinaire virtuosité de l'artiste.
Publié suite à l'exposition éponyme à la galerie Arts Factory, Paris du 10 juin au 19 juillet 2014.
Amandine Urruty est née en 1982, elle vit et travaille – sur son lit – entre Paris et Toulouse, une valise débordant de crayons toujours à portée de main. Après quelques années d'études universitaires et une brève carrière dans la chanson française underground, Amandine pose les bases d'une œuvre subtilement déviante, alliant costumes grotesques et décorum baroque, réconciliant miraculeusement les amoureux de la symbolique alchimique avec les jeunes filles trop maquillées. Véritable stakhanoviste de la mine de plomb, Amandine compose ses images comme l'on erre dans les allées d'un vide-grenier dominical, empruntant aux forêts de bibelots – tour à tour féroces ou apaisants, décoratifs ou encombrants – leur ambivalence fondamentale. En résulte la célébration d'un chamanisme de comptoir où objets et animaux chimériques s'animent au cœur de saynètes puériles et perverses; improbables rencontres entre le Muppet Show, les grands maîtres de la peinture flamande et les Crados.