Une lecture de l'œuvre de Samuel Beckett à partir des architectures qui en émergent.
Tout dans l'œuvre de Samuel Beckett est guetté constamment
par le néant : personnages, objets, mots, voix, images et espaces
sont dépouillés progressivement des traits qui les constituent.
L'architecture n'y est pas l'exception. Elle se soustrait au fur
et à mesure à tout ce qui l'affirme comme telle, devenant de
moins en moins reconnaissable, de moins en moins identifiable,
nous expulsant lentement hors de sa zone d'immanence,
rendant donc inutiles et inopérants les imaginaires communs,
les sédiments disciplinaires et les garanties conceptuelles
dont on se sert habituellement pour l'appréhender.
Néanmoins, c'est grâce à cet amoindrissement-là qu'elle va
pouvoir se révéler, juste avant sa propre dissolution, dans sa
condition primordiale. Ainsi, à travers l'œuvre de Beckett,
on peut assister au dévoilement de l'inconscient de l'architecture
elle-même, là où elle se trouve encore à l'état élémentaire du geste, se débattant pour créer de l'ordre dans l'espace physique.
Entre Paris et Medellín, entre l'
architecture et la
littérature, le travail d'Esteban Restrepo Restrepo est un croisement permanent entre ces deux disciplines et ces deux hémisphères :
Docteur en Littérature Comparée (avec une codirection en Architecture) à l´Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis avec une thèse intitulée
L´Ecrivain en Architecte. La conception de l´architecture dans le texte littéraire et ses effets esthétiques et cognitifs (Le Dépeupleur
de Samuel Beckett et Le Terrier
de Franz Kafka).
Maître de Conférences Associé à l´ENSA de Paris La Villette dans le champ ATR (Art et Techniques de Représentation) et Enseignant invité à l´Universidad Pontificia Bolivariana de Medellín dans le master
Arquitectura, Crítica y Proyecto.
Chercheur Associé du
GERPHAU (Groupe d´Etudes et de Recherche. Philosophie, Architecture, Urbain) et Représentant français du réseau européen de recherche
Writing Urban Places.
New Narratives of the European City.
Il a notamment publié l'essai
Cosmética, pour un espesor de la banalidad en 2008, divers articles sur les échanges entre architecture et littérature, et prépare son premier roman.