Livre d'artiste / catalogue documentant une série d'installations labyrinthiques en bois sur pilotis.
Les Frères Chapuisat construisent volontiers des architectures où il est difficile de trouver son
chemin ou seulement d'entrer. Plus souvent ils préfèrent le bois, à l'instar de leurs précédents projets
que sont, entre autres, l'exposition « Avant-post » au CAN à Neuchâtel en 2010 et « La résidence
secondaire » à Vercorin en Suisse en 2012. Leur exposition à l'abbaye de Maubuisson vient clôturer
cette série d'expositions où leurs interventions prennent la forme d'une construction en bois
labyrinthique sur pilotis que le visiteur est invité à pratiquer, à expérimenter, tout en se confrontant à
ses peurs et ses propres limites physiques et psychiques.
« Affirmons-le sans détour, la qualité de l'iconographie de ces deux publications [In Wood We Trust et Erratique] en fait des ouvrages d'une facture exceptionnelle, révélant ainsi les différentes étapes du travail des artistes (...).
Aussi soignées l'une que l'autre, ces deux publications élégantes et complémentaires offrent un regard éclairé sur le travail des Frères Chapuisat, par un biais sensible qui renouvelle finement la connaissance sur leur activité. »
Lilian Froger, Critique d'art
Publié à l'occasion de l'exposition « Le Buisson Maudit » des Frères Chapuisat à l'abbaye de Maubuisson de mars à novembre 2013.
Gregory et Cyril Chapuisat (nés respectivement en 1972 à New York et en 1976 à Bienne, vivent et travaillent « in situ ») réalisent des œuvres aux confins de la sculpture monumentale et de la micro-architecture. Leurs installations, construites avec une méthode inventée pour chaque cas, sont le plus souvent spécifiques à un lieu, et donc éphémères. Elles évoquent des rêves, des peurs ou des expériences de l'enfance, et affirment une convergence entre l'art et la vie. Les phases de création et de réalisation prennent corps en de longues périodes de travail collectif, pendant lesquels les artistes vivent parfois dans leurs œuvres.
« Nous avons tous deux vécu et suivi une formation artistique à l'étranger pendant plusieurs années avant de nous retrouver à Genève en 2001. La confrontation de nos expériences nous amène à développer un intérêt pour les interventions spatiales. Ces constructions transforment l'espace pour jouer avec la frontière intérieure/extérieure et la perception d'une réalité subjective. Elles demandent au visiteur une participation active et le place dans une position d'explorateur. Ces environnements, dans lesquels les habitudes visuelles et intellectuelles sont rompues, mettent le visiteur à l'épreuve et l'obligent à recourir à ses sens. Souvent comparées à des cocons ou des terriers, ces installations possèdent une puissance suggestive. Elles provoquent des réactions émotionnelles ambiguës chez le visiteur, à la manière de rêves que l'on parcourt dans un état à la limite entre la curiosité, la surprise et l'inconfort. »