Une confrontation des parcours artistiques de quatre grandes figures de l'art contemporain : Enrico Castellani, Dan Colen, Dadamaino et Piotr Uklański.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme à la
GAMeC – Galleria d'Arte Moderna e Contemporanea, Bergame, de mai à juillet 2013.
Enrico Castellani (1930-2017) est un
peintre italien, précurseur du
minimalisme, cofondateur de la revue et de la galerie Azimut/h, membre du groupe d'avant-garde
Zero.
Dan Colen (né en 1979 dans le New Jersey, vit et travaille à New York) s'approprie les phénomènes culturels de masse, les graffitis éphémères et le langage commun pour en faire des sculptures, peintures et installations qui insufflent un véritable sentiment de magie à l'ordinaire du quotidien.
Après des études en pharmacie, Dadamaino (née Eduarda Emilia Maino en 1930 à Milan, décédée en 2004) découvre tardivement sa vocation pour l'art. Dans les années 1950, elle côtoie le groupe de jeunes artistes qui suivent
Lucio Fontana. Ils représentent l'avant-garde milanaise de l'après-guerre, les mêmes qui élisent le mythique Bar Jamaica comme leur lieu de rencontre : Piero Manzoni, Gianni Colombo,
Enrico Castellani, Augustin Bonalumi.
Dadamaino participe immédiatement aux expositions de la galerie Azimut, crée par Manzoni et Castellani. Elle adhère au
groupe Zero de Heinz Mack, Otto Piene et Günther Uecker.
En élaborant sa propre vision personnelle inspirée par le renversement des concepts de production de masse, typiques de la production industrielle, elle expose en Hollande, Belgique, Angleterre, Allemagne, France, Espagne, Suisse, et obtient une plus grande reconnaissance à l'étranger qu'en Italie.
Elle participe à de nombreuses expositions internationales avec Getulio Alviani, Bruno Munari,
Enzo Mari et la Nuova Tendenza (Nouvelle Tendance).
Ses recherches se développent dans la composition d'un alphabet visuel de seize signes, qu'elle appelle alphabet mental.
Ses œuvres intitulées
Volumes, grandes toiles interrompues par des trous elliptiques qui évoquent également le travail
Fontana, illustrent la capacité de l'artiste à transmettre un sentiment de légèreté.
Féministe et militante dans les mouvements de protestation qui ont émergé en 1968, elle soutient avec Luciano Fabro, Jole De Sanna et Hidetoshi Nagasawa le projet de la Maison des Artistes à Milan, en participant à ses manifestations en faveur de l'art.
Dadamaino a été invitée à deux reprises à exposer sa recherche artistique dans des salles personnelles à la Biennale de Venise, en 1980 et en 1990.
Ses œuvres sont conservées dans de nombreuses collections dont la Tate de Londres, Fondazione Solomon R. Guggenheim de Venise ou encore à la Fondation pour l'art concret de Reutlingen, en Allemagne et le MART à Rovereto, en Italie.
Piotr Uklański (né en 1968 à Varsovie) a émergé sur la scène artistique new-yorkaise au milieu des années 1990 grâce à une œuvre emblématique, The Dance Floor (La Piste de Danse), qui intègre simultanément le legs du minimalisme et le flou de l'art et du divertissement qui caractérise l'époque actuelle. Tantôt à New York, tantôt à Varsovie ou à Paris, Uklański a fabriqué un corpus de travaux éclectiques qui exploite plusieurs types de supports (sculpture, photographie, collage, performance et vidéo) tout en intégrant confusément des références culturelles. Son œuvre a été exposée dans divers contextes internationaux dont la Biennale de Venise en 2003, le Musée d'Art Contemporain de New York, Manifesta 2, le musée Ludwig à Cologne, la Biennale de Sao Paolo en 2004, la Kunsthalle à Bâle, etc.