Courbet, la chasse et ses représentations allemandes contemporaines.
Courbet et l'Allemagne. Courbet und Deutschland, pour reprendre le titre de la grande exposition présentée en 1978/1979 à Hambourg et Francfort. Il s'avère que la chasse allemande a profondément marqué les étranges représentations du peintre français : ses œuvres cynégétiques les plus importantes de son propre point de vue – la trilogie du Combat de cerfs, du Cerf à l'eau et du Piqueur – ont été peintes en Allemagne, au cours de son séjour à Francfort, de septembre 1858 à février 1859. C'est d'ailleurs durant ce séjour de l'autre côté du Rhin, que Courbet a certainement vécu ses plus belles parties de chasse. Il s'avérait donc intéressant d'étudier les représentations contemporaines de cette chasse allemande qui a tant inspiré Courbet, parallèlement aux fameuses peintures de chasse de ce dernier.
La peinture de chasse allemande du XIXe siècle se distingue par son « naturalisme » marqué par les conventions académiques, tout à l'opposé du « réalisme » novateur de certains peintres allemands comme Wilhelm Leibl (1844-1900) et Johann Sperl (1840-1914), profondément marqués par la force déconstructrice du Français Courbet. Celui-ci pulvérise littéralement les différents types de peinture cynégétique et manifeste avant tout sa liberté. Celle de rêver. Son Rut de printemps sonne ainsi, de façon prémonitoire, la fin du brame, du röhrender Hirsch, dans la peinture de chasse...
Gilbert Titeux est docteur en histoire de l'art et... chasseur. Après avoir été professeur de lettres dans l'enseignement secondaire, il a exercé simultanément les fonctions de directeur de la Fédération des chasseurs du Bas-Rhin et de rédacteur en chef d'un magazine mensuel de chasse et de nature. Sa thèse de doctorat, qu'il a soutenue en 2011 à l'université de Strasbourg sous la direction de Roland Recht, l'a notamment amené à assurer le commissariat scientifique de l'exposition « Les chasses de Monsieur Courbet » présentée en 2012-2013 au musée Gustave Courbet, à Ornans.